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BA PHOTO 2015 : Annemarie Heinrich ( 1912-2005 )

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L’Argentine a été une terre d’immigration et sa photographie en est un reflet.

En effet, Annemarie Heinrich, naturalisée argentine, est née en Allemagne en 1912. Quelques-uns de ses travaux, sous la forme de tirages vintage, ont été exposés dans Buenos Aires Photo 2015 par la Galerie Vasari.

Heinrich émigre avec sa famille au nord de l’Argentine, dans les années 20 pour des motifs économiques et politiques.

Encouragée par l’un des deux oncles, déjà installés en Argentine, elle monta son propre studio à l’âge de 18 ans à Buenos Aires où elle apprit le huitième art auprès de photographes de mode reconnus comme Wilenski et Melitta Lang.

Commençant à photographier pour la haute société « portègne » (de Buenos Aires), ses débuts sont éclatants. Elle fut très vite publiée dans les magazines « people » et mode des années trente.

Sa technique novatrice et sa grande capacité à jongler avec les lumières de studio, inspirée de revues étrangères illustrant les divas d’Hollywood, la convertirent rapidement en photographe des « étoiles » locales. Eva Peron (à l’époque Duarte, de son nom de jeune fille), qui, avant de s’engager politiquement, était une étoile montante du théâtre et du cinéma. Carmen Miranda, la chanteuse d’origine portugaise devenue le symbole haut en couleur du géant économique naissant, le Brésil. Et bien d’autres star et starlette moins connues au firmament mondial.

En dosant lumières et ombres, la photographe « sculpte » corps et visages.

Annemarie cite ses influences : « Sans qu’il le sache, mon maitre et guide a été George Hurrell qui publiait dans des revues les photos des divas d’Hollywood. Visages de porcelaine, lèvres humides, longs cils, des cheveux aux tons brillants…une merveille ! ».

Son travail de portraitiste la portera à photographier aussi dans le milieu littéraire (Borges et Neruda, entre autres) et dans celui de la musique (Mercedes Sosa et Astor Piazzolla).

Toutefois, la popularité de ce travail en cache un autre qui, à l’époque, resta davantage dans l’ombre de son studio. En effet, Annemarie Heinrich n’hésitait pas à créer et à expérimenter d’autres techniques, d’autres approches formelles. Elle réalisa des incursions dans le nu, non seulement classique mais aussi expérimental. Ce thème était de difficile d’acceptation et elle était femme… Ça ne l’empêcha pas de sortir de sa zone de confort pour aller explorer les limites de la photographie : montages, doubles expositions, longues et multiples, retouches de négatifs, ce sont des techniques qu’elle manie avec maitrise.

De sa contribution, on retient aussi son engagement pour la diffusion et l’affirmation culturelle de la photographie à une époque où, en Argentine et en Amérique latine, celle-ci était encore considérée un art mineur. Elle est la seule femme participant à la création d’un collectif de photographes (« la carpeta de los diez ») et elle contribue à fonder le Conseil argentin de la photographie.

Ces dernières années différents hommages lui ont été rendus au MALBA (le Musée d’Art Latino-américain de Buenos Aires) mais aussi à l’étranger, notamment au musée de la photographie à Charleroi en Belgique.

Avec le soutien de la British Library de Londres, un archive de 16.000 photos de Annemarie Heirinch devrait être récupéré et mis en valeur. Il pourrait faire l’objet d’une exposition à Paris au Jeu de Paumes en 2017. On en parle.

Annemarie Heinrich : http://www.annemarieheinrich.com

Galerie Vasari : http://www.galeriavasari.com.ar/es/home

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