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Axel Dupeux:– Bushwick

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C’est une histoire de gueules qui sont de passage. Axel Dupeux parle de « géographie des visages ». Elles, marchent dans la rue, lui, les attend un peu plus loin. On pourrait penser qu’il se cache entre deux automobiles pour leur voler une image, mais il préfère rester à découvert. Elles s’arrêtent, un clic ou deux retentissent, puis elles repartent. Cela se passe à Bushwick, un quartier industriel de Brooklyn devenu refuge des artistes new-yorkais. Les moins riches, ceux qui vivent à dix dans de grands lofts et prennent le métro pour diner à Williamsburg, quartier juxtaposé devenu temple de la « branchitude » new-yorkaise. « A mon arrivée en 2005, je me suis vite attaché à Bushwick, explique le photographe. Je voyais d’extraordinaires visages un peu partout. C’est toujours compliqué de prendre rendez-vous, de faire venir les gens dans un studio, donc à l’été 2009 j’en ai simplement monté un dans la rue. »

Malgré l’ingratitude de ses rues, Bushwick est un modèle de diversité sociale, culturelle, religieuse. A mesure que progresse l’embourgeoisement venu des rives de l’East River, il n’est pas certain qu’elle survive. Et c’est bien ce qu’Axel Dupeux est venu chercher dans ses portraits de caractère. « Je ne suis pas sûr de retrouver la même diversité dans cinq ou dix ans. Je reste fasciné par les gens, la structure et la texture des visages de ce quartier. Pourtant, dans l’absolu, je pourrais débuter le même type de projet dans l’Upper East Side ou place de la mairie à Lamotte Beuvron. C’est juste qu’ici, je suis chez moi, c’est ma ‘safe zone’. On photographie bien ce dont on est proche. »

Proche mais pas trop. Influencé par Richard Avedon ou Edward Curtis, Axel Dupeux aime la tension et qu’on ne soit pas trop à l’aise devant lui. D’ailleurs, ce n’est pas lui qui aborde ses modèles mais Ryan, « le seul assistant de New York à accepter la bière comme moyen de paiement », posté au coin et à qui il fait de grands gestes lorsque quelqu’un l’intéresse. Pour le moment, son 50mm reste en action, mais Axel Dupeux aimerait déjà montrer le premier volet de ses portraits dans une exposition. A terme, il voit pourtant le projet comme permanent et éventuellement dans un livre. « Quand je serai grand. Ou mort. »
Jonas Cuénin

Bushwick, série de portrais par Axel Dupeux
Projet en attente d’une exposition.
Pour toute proposition, Axel Dupeux est joignable à : [email protected]

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