Rechercher un article

Atelier EXB : Love Songs – Photographies de l’intime

Preview

Ouvrage collectif, Love Songs – Photographies de l’intime, publié par Atelier EXB et qui accompagne l’exposition présentée à la MEP, interroge le rôle de la photographie dans la compréhension et la représentation de l’amour, de la proximité physique, de la sexualité et donc de l’intime. Il réunit 16 séries parmi les plus importantes de l’histoire de la photographie, dont Sentimental Journey de Nobuyoshi Araki, The Ballad of Sexual Dependency de Nan Goldin, ou encore Tulsa, de Larry Clark.

Publié à l’occasion de l’exposition à la MEP, le livre Love Songs – Photographies de l’intime propose un nouveau regard sur l’histoire de la photographie à travers le prisme des rela- tions amoureuses. Il présente un questionnement sur l’acte photographique dans le cercle amoureux des artistes, exaltant l’intimité et la complexité inexplicable de l’amour. Entre art et documentaire, ce travail mythique dépeint la profondeur des relations entre l’artiste et son entourage, de ces non-événements qui font leur quotidien et tissent une trame nar- rative. Construit comme les deux faces d’un disque, Love Songs réunit le travail de 16 ar- tistes qui ont placé leur propre intimité au centre de leur création photographique. Parmi les séries photographiques majeures figurent l’ensemble de Nobuyoshi Araki, Sentimental Journey (1969) et Winter Journey (1989-1990), qui présente le début et la fin de la relation avec sa femme Yoko, de leur lune de miel jusqu’à la mort de celle-ci ; ainsi que le chef- d’œuvre de Nan Goldin, The Ballad of Sexual Dependency (depuis 1983), déambulation ex- ploratoire et intime dans le New York underground de l’époque. Plusieurs générations de photographes sont ainsi mises en regard pour exposer la diversité des formes amoureuses dans leurs formes mais également dans leurs sens. Couvrant une période de 1950 à 2021, le livre réunit des séries iconiques et des images inédites jamais publiées en France. La scène internationale et établie, représentée par René Groebli, Emmet Gowin, Sally Mann , Larry Clark ou encore Hervé Guibert, côtoie la création contemporaine comme JH Engström et Margot Wallard, Collier Schorr, Leigh Ledare ou Lin Zhipeng. Ces différents ensembles placent le spectateur au cœur de l’action, comme témoin, au plus près de la vie et des émotions de leur auteur. Love Songs donne à voir la relation si particulière qu’entretient la photographie avec le réel et cette chose indescriptible qu’est l’amour. Le directeur de la MEP, Simon Baker, en signe la préface.

 

Q & R – Simon Baker

Quelle est l’idée de base de cette exposition Love Songs ?
Il y a deux points de départ. D’abord, une observation de Nan Goldin, quand nous avons montré, à la Tate Modern (Simon Baker en était, jusqu’en 2019, le directeur du dépar- tement photo), sa « Ballad of sexually dependency » dans le cadre d’une exposition, Exposed, sur le voyeurisme. Elle m’a dit que ce n’était pas possible qu’elle soit voyeuse de sa propre vie. J’ai trouvé cela très intéressant d’autant que pour le public, la position n’est pas la même. Ensuite, quand j’ai commencé à m’intéresser à la photographie japonaise, j’ai été frappé par Sentimental Journey d’Araki et je me suis demandé à quoi ressemblerait l’histoire de la photographie à travers le prisme de l’amour, en termes de représentation de l’intimité ou, plus largement, de la relation que l’on a à l’autre, que l’on soit une femme ou un homme. Avec cette opposition centrale : la photographie est en effet censée être objective, tandis que l’amour, c’est quelque chose de très subjectif.

Le titre, Love Songs, est lié à la musique. Pourquoi avoir choisi cette référence ?
On a tous fait, quand nous étions jeunes, une playlist pour celle ou celui dont nous étions amoureux ou amoureuse parce que, souvent, les paroles de ces chansons parlent pour nous et peuvent exprimer nos propres sentiments. J’ai donc eu l’idée de répertorier ces séries photographiques comme des compilations. Étant donné que la MEP est installée sur deux niveaux d’exposition, nous avons choisi d’avoir une face A – 1950-2000 – , au premier étage, et une face B – 2000 à aujourd’hui – au second. La construction d’une compilation, finalement, comme pour un livre, c’est une question de rythme.
Dans le catalogue, j’ai écrit un texte d’introduction dans lequel je me demande, au début du moins, qu’est-ce que cela fait d’être amoureux. Comme c’est un sujet infini et que l’on a tous des points de vue différents, c’est pareil pour la sélection des artistes, il fallait jouer sur la diversité des approches photographiques. Comment capture-t-on l’intimité, qu’elle soit radicale, comme chez René Groebli et Larry Clark, par exemple, ou plus contemplative, à l’ins- tar de Sally Mann ou Hervé Guibert.

Comment accroche-t-on l’intimité sur les cimaises d’un musée ?
Heureusement, la MEP, comme son nom l’indique, est une maison. Nos salles ressemblent finalement à des chambres, donc c’est l’idéal pour permettre au public d’expérimenter l’intimité, en faisant attention aux petits détails d’une photo, aux fragments d’un corps, par exemple, qui demandent dans les deux cas une attention toute parti- culière. Et cela, on peut le ressentir plus facilement lorsque l’on est dans une pièce dans laquelle on ne se sent pas écrasé.

Quelle a été la ligne directrice pour concevoir le catalogue avec l’atelier EXB ?
J’ai pensé à un livre qui devait être avant tout joyeux, qui pouvait me rappeler une pochette de disque des Carpenters ou de Barry White, dans les seventies, c’est-à-dire senti- mental et romantique à la fois. Le graphisme est très réussi, avec une typo un peu démodée, mais qui colle parfaitement à cette proposition intime que je souhaitais faire, à la fois dans le livre et dans l’exposition.

 

Livre
Love Songs – Photographies de l’intime
Publié par Atelier EXB
Texte par Simon Baker, directeur de la MEP, Paris
Relié, 19 x 27,5 cm
235 photographies et documents
224 pages
Prix : 45 € TTC
ISBN : 978-2-36511-289-5
En coédition avec la MEP
www.exb.fr

Exposition
Love Songs. Photographies de l’intime MEP, Paris
30 mars – 21 août 2022
MEP Maison Européenne de la Photographie
5/7 rue de Fourcy
75004 Paris France
www.mep-fr.org

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android