J’ai réservé mon dernier coup de cœur pour cette année 2021 à la Galerie Ibasho, présente pour la première fois à Arles, dans un petit local aussi invisible qu’il me semblait hors de prix. Cette galerie, très spécialisée dans les créations rattachées au Japon, est située à Anvers avec une correspondante éditrice à Paris. Les œuvres des différents auteurs étaient présentées dans une agréable scénographie pour une belle mise en valeur dans un espace très restreint. Je vous propose de partager mon choix arbitraire de trois créateurs parmi les œuvres exposées.
Les très subtils mélanges de photographies et de couches peintes réalisés par Casper Faassen, artiste néerlandais, dans son style particulier exacerbe la beauté. Qu’il s’attarde sur des objets japonais extraits de musées ainsi que de collections privées ou qu’il travaille en symbiose avec la danseuse japonaise Madoka à partir des poses de geishas, la subtilité délivre l’émotion dans un espace éphémère.
Albarrán Cabrera sont en réalité deux photographes espagnols : Anna Cabrera et Angel Albarrán. Ils voyagent et séjournent fréquemment au Japon ce qui a fortement influencé le contenu esthétique de leur travail. Ils utilisent une large gamme de procédés et de matériaux et fabriquent leurs impressions à la main en utilisant des méthodes photographiques classiques comme le platine et l’halogénure d’argent, ou les impressions pigmentées sur des feuilles d’or.
Le photographe japonais Yoshinori Mizutani vit et travaille à Tokyo ; toutefois, il garde des liens importants avec la nature par ses origines campagnardes.
Son travail sur les fleurs de cerisiers (sakura en japonais) avec de nombreux essais techniques, symbolise pleinement la culture japonaise tournée vers la contemplation de l’éphémère.
Merci à Anne Marie Zethof et à Martijn van Pieterson de nous avoir offert quelques instants de plénitude et d’admiration, dans le brouhaha arlésien, devant des œuvres d’une qualité irréprochable.
