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Arles 2017 : Votre parcours « photographie esthétique »

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Lier Arles à l’esthétique parait aller de soi. Assurément, Arles est belle. Règle ou constante dans le Sud, les villes sont flattées par le soleil. Arles en ressort grandie. Les rayons caressent ses murs rosés, ses ruelles dégagent des odeurs tendres. Y flâner ou y vivre est dès lors une expérience esthétique. La photographie a compris ces atouts et elle y pose ses valises chaque été dans l’espoir de briller. Le temps d’une journée, L’Œil de la photographie vous propose un tour d’horizon des expositions où l’esthétique joue un rôle premier.

Lecteur, il faudra toutefois oublier que l’esthétique en photographie nourrit un débat sans fin. Cet article n’amènera pas eau à son moulin. Résumons la chose au plus simple : ce guide vous propose de découvrir les artistes plaçant au premier plan le travail sur l’image. Le message, l’engagement politique ou social de l’auteur voire l’idée générale passent (relativement) au second plan.

Et si par une matinée un peu brumeuse (car Arles est aussi une fête), il vous vient l’envie de sortir du lit, l’exposition Early Works de Joel Meyerowitz paraît toute trouvée. La Salle Henri-Comte accueille ce grand apôtre de la couleur des années 1970. Ses balades dans les rues de New-York et Paris sont un ravissement. Ses premiers travaux jouent avec les silhouettes, les ombres et montrent un détachement amusé pour son environnement, sachant capter dans des rues saturées de micro-événements.

Meyerowitz a longtemps baroudé pour photographier rues, banlieues ou motels américains désertés. L’expérience visuelle proposée par Christophe Rihet trouve une certaine correspondance avec son confrère américain. Le propos est toutefois plus grave. Sa série Road to Death, exposée à la maison des peintre, fixe dans la mémoire des lieux anonymes, des routes infréquentées où, par le passé, est survenue la mort. C’est l’accident de la route et son drame silencieux qu’évoque en filigrane ces paysages déserts. L’image est saisissante, le message solennel.

Reprendre le chemin de l’exposition à pied semble alors être une sage idée. Le temps d’un déjeuner, les forces revenues, l’esprit apaisé, vous voilà relancé sur des pentes espagnoles. C’est l’exposition du collectif Blank Paper, du nom éponyme de l’école madrilène. Elle réunit les travaux de onze photographes, et montre leurs aventures, leurs gestes et pratiques différentes. La recherche esthétique occupe bon nombre d’entre eux, à l’image de Miren Pastor, Ricardo Cases ou Federico Clavarino.

Enfin, la fraîcheur de l’église des Trinitaires ne sera pas de trop pour conclure la journée. Marie Bovo y expose (СТАНСЫ/ STANCES). La photographe espagnole a voyagé dans différents trains longue distance en Russie et Europe de l’Est. Avec sa chambre photographique, elle capture systématiquement et aléatoirement les paysages qui s’offrent à elle. Le regard saisit une parcelle de l’Europe suspendue entre deux temps, d’une temporalité autre, comme figée.

Arthur Dayras

Arthur Dayras est un auteur spécialisé en photographie qui vit et travaille à Paris.

 

Festival des Rencontres de la Photographie d’Arles 2017
Du 3 juillet au 24 septembre 2017
Arles, France

www.rencontres-arles.com
 

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