Après sa première présentation à Forma, à Milan, la commissaire Alessandra Mauro propose pour la première fois en France, l’oeuvre du photographe et cinéaste américain Gordon Parks. Une rétrospective de type classique – qui comprend même quelques rares vintages – déclinée chronologiquement, laissant leur juste place aux films et approches documentaires, et qui souligne bien les engagements sociaux et politiques de l’un des premiers photographes noirs américains et ses travaux dénonçant la situation faite aux gens de couleur. Si les images documentaires en couleur sont souvent étonnantes, on est moins convaincu par la nécessité – même si l’on veut montrer tout le parcours du photographe – les travaux de mode et les portraits de personnalités qui distraient un peu de l’objectif central. Mais on ne va pas bouder son plaisir à voir enfin une copieuse rétrospective d’un Gordon Parks qui n’a toujours pas, même si quelques icônes sont souvent citées, sa place dans le panorama de la photographie documentaire.
Né en 1912 à Fort Scott, petite ville de Kansas, il est le cadet d’une famille pauvre de quinze enfants. Orphelin de mère à dix-sept ans il multiplie les petits métiers pour survivre. Il s’achète un appareil d’occasion et entame à vingt-cinq ans une carrière de photographe indépendant. Premier photographe noir à rejoindre la prestigieuse Farm Security Administration, puis à intégrer le staff des reporters de Life, il est également à l’origine du courant de la Black exploitation avec son célèbre long métrage “Shaft”.
Radicalement engagé dans la lutte contre le racisme, Gordon Parks a documenté tous les mouvements et luttes pour l’égalité des droits civiques, dénonçant le principe et les ravages de la ségrégation et renvoyant à l’Amérique blanche l’image de ses préjugés et des conséquences tragiques de la discrimination.
Gordon Parks
Du lundi 1er juillet au 22 septembre 2013
Magasin Électrique
13200 Arles
France
De 10h à 19h
8 €
Cette plongée dans l’histoire des Etats-Unis au XXème siècle est accompagnée de deux livres : Gordon Parks, une histoire américaine, avec des textes d’Alessandra Mauro et Sara Antonelli (21 x 19 cm, 240 pages, 160 photographies en noir et blanc et en quadri, 30 €) et le Photo Poche numéro 147, textes de Paul Roth (12,5 x 19 cm, 160 pages, 13 €).
