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Arles 2012, un festival raté

Arles 2012 est mort. Vive Arles 2013, qui ne pourra pas être pire.
Ne soyons pas hypocrites ou bien élèves, affirmons haut ce que tout le monde murmure bas: cette édition 2012 est ratée.
 
Déchirées par les dissensions internes, le départ de certains responsables, les ambitions avortées et les rêves déçus: ces rencontres sont un échec révélateur. Celui de son manque d’ouverture sur le nouveau monde de l’image, de ses nouvelles technologies, et de ses nouveaux acteurs. L’argentique a disparu. Il faut cesser de s’accrocher a lui comme un Graal qui peut ressusciter. Il a eu son temps. Regardons le comme l’imprimerie a regarde le parchemin: précieux, sublime, désuet. La photo s’est transformée. Il y a eu plus de photos réalisées ces 5 dernières années que durant les 170 premières. Les nouvelles technologies existent, explosent et prospèrent, mais a Arles on ne les voit pas.
 
Ici dans le festival officiel, c’est encore les sectes des commissaires, des curators (mot obscène mais chic) des écoles, des clubs qui sont toujours les gardiens du Temple.
 
Pour la première fois depuis 43 ans ce sont des rues d’Arles, du off, du off du off, des franc tireurs sans cimaises, des libertins et des libertaires inconnus, des aventuriers des images sans le sou d’ou sont venus les vraies surprises , la véritable créativité , le renouvellement du genre par les expériences les plus sympathiques et folles.
 
Tous ces bons élèves studieux et primés que l’on présentait officiellement étaient d’un ennui à mourir. La seule pépite extravagante dans ce jardin joli à la française était Dorothée Smith avec sa folie créatrice insensée.
 
Le festival va mal, il s’use. Il est à un tournant. Il doit renaître. Le peut-il?
 
Pour l’instant son destin est un billard à cinq bandes composé d’un board, d’un directeur, d’un ministère, d’une administration locale et d’une mécène.
 
Ils sont tous peu liés par la convivialité et l’estime réciproque. L’ombre de la catastrophe culturelle, de l’aventure Pinaut et de l’ile Seguin se profile dans les pas de Van Gogh.
Arles 2012 est mort, vive Arles 2013. Les rencontres ont une magie qui ne doit pas disparaître. Cette magie que ces deux petits vieux mythiques et sublimes nous ont donnée hier et qui  ont été les seuls moments de bonheur du programme officiel: Joseph Koudelka et Elliot Erwitt.
 
Bonnes vacances.
 
Jean-Jacques Naudet
 
 
Je tiens a remercier Wilfrid Estève, Samantha Rouault, Ericka Weidmann, Xavier Derache, Juliette Deschodt, Anna-Maria Pfab, Molly Benn, Constance Gounod au service de presse des rencontres et Séverine Morel.
C’est grâce a eux que nous avons pu vous présenter cette couverture complète du festival.

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