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Almeria: Centro Andaluz de la Fotografia

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Le Centre Andalou de la Photographie a été constitué en 1992 par la Consejería de Cultura y Deporte de la Junta de Andalucía (Ministère de la Culture et des Sports du gouvernement autonome de l’Andalousie) pour recevoir les fonds photographiques du projet Imagina et pour promouvoir la photographie tant au niveau national qu’international.

En Octobre 2007, le Centro Andaluz de Fotografia s’installe dans l’ancien Liceo de la vieille ville d’Almeria. L’édifice, rénové et restructuré pour les besoins d’un centre photographique du 21ème siècle, rassemble une large salle d’exposition de 600 m2, des salles de formation pour les ateliers, un studio de numérisation, un studio photo, une bibliothèque, une salle de projection, archives, boutique et dépendances administratives.

Pablo Julia est directeur du Centro Andaluz de la Fotografia depuis janvier 2007, il répond aujourd’hui aux questions du Journal de la Photographie.

Dans quel contexte historique s’est constitué le Centre ?
P. J : Depuis la Transition, l’effervescence culturelle de toute l’Espagne propulsa la création de centres culturels dont nous avions manqué jus-qu’alors. Almeria a eu un rôle particulier dans le panorama photographique en appuyant la création du Groupe AFAL par le biais de Carlos Perez Siquier.

Pour les célébrations de 1992 (500e anniversaire de la découverte de l’Amérique), l’Andalousie confia à Almeria la mise en place du projet IMAGINA, un événement quasi exclusivement photographique. Plus de 35 photographes dont William Klein, Henri Cartier-Bresson, Ferdinando Scianna, Claude Nori, Rueda, Cualladó en autres s’installèrent à Almeria pour la réalisation du projet IMAGINA qui proposait un grand fonds d’images sur la ville et la province.
Manuel Falces, dessinateur et directeur de IMAGINA fit valoir l’importance des fonds photographiques réunis par l’événement et favorisa, avec l’appui du gouvernement an-dalou, la création d’un Centre Photographique, le premier en Espagne exclusivement dédié à la photographie.

Quels étaient les objectifs du centre pour les expositions temporaires et la constitution d’une collection à sa création?
P. J : Les mêmes qu’aujourd’hui : d’un côté faire connaître les différentes tendances de la photographie sans exception de genre (documentaire, journalisme, conceptuel etc), proposer à la ville une programmation qui permette de traiter la photographie dans une perspective pluridisciplinaire ; et d’un autre côté faire connaître les œuvres des photographes de la région, promouvoir et apporter un soutien aux nouvelles générations de photographes.

Les accomplissements ?
P. J : En 2008, le CAF organisa à Almeria des rencontres internatio-nales de la photographie avec les représentants de 20 centres de différents pays. Cette expérience permit la création d’un réseau de centres internationaux de la photographie (Red de Centros Internacionales de Fotografia)

Notre équipe est passé de 4 à 15 salariés permanents.

Parle-nous de la collection photographique du CAF ?
P. J : Elle est constituée actuellement de 5’551 images, dans diffé-rents formats et techniques photographiques. Pendant la réalisation de Imagina, Henri Cartier-Bresson fit une donation d’une série de ses dessins, le Groupe AFAL a aussi laissé un important fonds d’images.

Parmi les dépôts les plus récents en 2012, je citerai les photographes Pentti Sammal-lahti ou Larry Fink, ou des formats spéciaux, comme les sténopés grand format de Ilan Wolff.

Quelle est l’itinérance de la collection en dehors du CAF ?
P. J : L’itinérance de nos productions en dehors du siège d’Almeria fait partie des activités fondamentales pour l’équilibre de l’économie du centre.

Nous avons plus de 200 productions à notre actif, elles ont été représentées dans toute l’Espagne et sur la plupart des continents.

La rétrospective Jorge Rueda, une collection inédite de Nadav Kander, la collection Imagina ou la Polaroid Gigante 50×60 sont des séries très demandées sur le territoire national et international, elles appartiennent toutes exclusivement au CAF.

Parle-nous des expositions temporaires et des critères de sélectivité ?
P. J : Notre volonté est de montrer les tendances actuelles de la photographie. Montrer ce qu’il se fait dans d’autres coins de la planète, essayer de comprendre le monde dans lequel on vit à travers près de 50 expositions par an.

Nous continuons à investir et à nous ouvrir à la coopération internationale, essentielle pour le développement du CAF. Cette année par exemple, nous ajouterons une nouvel-le collection photo à notre fonds en présentant une exposition du projet RIMAR, dépen-dant des programmes Poctefex du fonds FEDER de l’Union Européenne. Ce projet a pour objectif la récupération de la mémoire de l’Andalousie et du Maroc par le biais de la photographie historique.

D’après les statistiques du Ministère de la Culture, le budget de consommation en culture des citoyens a vécu une très forte chute en 2008 et 2009 pour repartir à la hausse en 2010 sans toutefois revenir au niveau de 2007. Parle nous du public du CAF ?
P. J : Notre budget annuel est en baisse depuis 2010. En revanche la fréquentation des visiteurs est en constante hausse, nous sommes devenus un détour naturel pour tous les passionnés et notre nouvelle installation dans la vieille ville n’a fait qu’améliorer le niveau de la fréquentation du centre.

Les sponsors ou le soutien économique des « amis » du centre permettent-ils d’équilibrer les restrictions budgétaires publiques ?
P. J : Non, c’est impossible, mais nous avons tissé un réseau avec différentes structures culturelles pour nous entraider et c’est cette voie-là que nous comptons approfondir pour faire face aux transformations dans les soutiens publics.

Quelles sont les conséquences directes des restrictions budgétaires publiques dans l’organisation du CAF ?
P. J : La crise a entraîné une suspension temporaire des productions du CAF. En revanche, nous avons fait évoluer notre système d’expositions temporaires et nous recevons de grandes exclusivités déjà produites et à moindre coût pour le CAF. Par ce biais, notre public ne remarque pas vraiment les dommages de la crise. C’est toutefois une maigre consolation face aux dégâts que cette situation produit sur les nouvelles générations de photographes qui, sans soutien public, voit leur développement marginalisé et cela aura des conséquences sur la consolidation future de notre créativité. Ensuite, nous avons dû restreindre, voir suspendre complètement les ateliers de formation que nous organisions auparavant et ça aussi c’est un pilier du futur qui s’évanouit.

Notre équipe n’a pas été réduite, mais nos développements durables le sont.

Comment vois-tu l’avenir, les perspectives futures dans ce panorama ?
P. J : En général, je les vois plutôt bonnes si en effet nous avons touché le fond de la crise. La seule chose c’est que le temps de récupérer le dynamisme et les investissements nécessaires à procurer une visibilité à la photographie émergente, risque d’être long et laborieux.

Propos recueillis par Lola Fabry

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