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Alex Prager –Compulsions

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La photographe autodidacte Alex Prager refait aujourd’hui surface à New York, Los Angeles ou Londres avec sa nouvelle série Compulsion et un court métrage intitulé La Petite Mort. Un bain photographique dans l’univers du glorieux cinéma américain. Il y a du Hitchcock chez Alex Prager. Ses images sont certes fixes mais largement imprégnées des atmosphères du réalisateur, maniant habilement tension, humour et suspense, abordant le thème récurant de l’innocent persécuté. Avec son habituelle esthétique cinématographique, la photographe américaine explore dans Compulsion la relation entre événements et narration par l’intervention du regard. Comme pour ses précédentes séries, Alex Prager a d’abord imaginé, en scénettes, différents mélodrames où ses protagonistes cherchent une issue à une situation bien mal engagée. Hommes mais surtout femmes, ils apparaissent piégées en hauteur par une toile de fils électriques, à califourchon sur un pylône haute tension, se noyant dans des eaux vertes ou tentant encore de survivre à un accident de voiture. Ce sont parfois les amis de Prager qui se trouvent devant son objectif, tout comme sa ville d’origine, Los Angeles, où elle dit imaginer ces mélodrames n’importe où dans ses rues. Des images digitales, mises en scènes de façon élaborée, puis généreusement manipulées, sensées évoquer notre inhabilité à prévoir n’importe quel danger. Pour autant, pour rythmer sa série, il faudra aussi trouver de gros plans sur des yeux, qui peuvent regarder aussi bien les autres images que porter un regard compulsif sur le spectateur. Ils peuvent aussi bien être ceux d’Alex Prager comme les nôtres. Des yeux d’or, inquiets et intrigués, voire intrigants. Dans Compulsion, impossible de ne pas se demander ce qu’il s’est passé avant l’image ou ce qu’il se passera après. Naturellement imprégnée de l’intrigue cinématographique, Alex Prager ne manipule pas seulement les images fixes mais aussi les mobiles. Un nouveau court métrage, intitulé La Petite Mort, accompagne ses photographies et sortira à la fin du mois. Il met en scène l’actrice française Judith Godrèche qui expérimente les liens entre l’orgasme sexuel et la mort. Juste avant qu’ils aient lieu, le temps d’une image. Jonas Cuénin Alex Prager, Compulsion et images du court métrage La Petite Mort Jusqu’au 19 mai 2012 Yancey Richardson Gallery 535 West 22nd Street New York, NY 10011 (646) 230-9610

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