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Yves Salaün : Jungle Calais

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Cette série est juste la volonté d’un photographe sans mission de voir ce qu’il se passe à côté de chez lui. La volonté de voir de ses propres yeux les choses.

Sans mission, sans argent, mais avec la force du devoir de photographe : je suis allé à Calais sachant que l’on en parle tous les jours dans les journaux.  Mais il fallait que je le fasse. Marcher, saluer les passants, le boîtier en bandoulière, dire bonjour, passer et continuer, saluer, s’asseoir, discuter, expliquer ma situation, partager une cigarette ou deux, prendre une photo. C’est ce qui s’est passé durant une semaine.

Les jours passaient et je faisais mes photos de scènes de vie. Des photos simples que je trouvais utiles.

Je ne voulais pas les photographies choc des barrières sautées ou des brumes des gaz lacrymogènes contre des jets des pierres. J’aurais pu en avoir. J’aurais pu avoir des arrestations si j’avais voulu suivre la nuit des petits groupes cherchant à quitter la France. Mais je m’y suis résigné. De l’espérance au désespoir il n’y a qu’un pas. La chaleur nous quitte vite sous des tentes de camping. La boue, le froid, l’humidité, le vent vous martèlent le corps et vous épuisent à petit feu, jusqu’au désespoir.

Alors oui, on peut devenir violent, oui on peut essayer de monter dans un camion par tous les moyens possibles. Quand on n’a plus rien et que l’on est repoussé à l’état de chose, le désespoir n’ est pas acceptable : il est obligatoire.

Non, je voyais ici des irakiens, des égyptiens, des soudanais, des êtres humains…

Un voisin, un ami… Choses que l’on a oubliées.

Je voulais des photos humaines de paix se suffisant à elles-mêmes. Je voulais une photographie stoppée sur l’absurdité de la condition humaine non respectée dans ce pays qui est la France.

Yves Salaün

http://yvessalaun.fr

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