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Visa pour l’Image 2020 / ESJ PRO : Une Afrique contrastée dans l’objectif du japonais Chiba

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Mettre au premier plan les « invisibles ». Est-ce parce que le photographe japonais Yasuyoshi Chiba a vécu et travaillé en Afrique pendant plus de dix ans? Entre la générosité des couleurs, la diversité des sujets et l’émotion qui s’en dégage, impossible de rester insensible à ses photos exposées à Visa pour l’Image.

Pascal Kober, photojournaliste, est venu dès lundi au festival. On le croise à la fin de l’exposition L’Afrique de Chiba. « Le regard de cet artiste japonais sur l’Afrique est peu courant, néanmoins très puissant. » C’est le genre de travail qui l’interpelle. Pour reprendre les termes de Chiba dans l’introduction de son exposition: « Capturer quelque chose de légèrement différent, une scène atypique qui pourrait facilement passer inaperçue. »

« L’artiste ne tombe pas dans le misérabilisme »

« Il explore un terrain très élargi, celui du continent africain. L’angle d’attaque est pertinent et percutant ». Hélen et Pierre, un couple venu de la région toulonnaise ont longuement regardé les photos des guerriers Massaï au Kenya, celles des enfants nigérians aux jouets rudimentaires ou le bain de mer d’une équipe de foot locale aux Seychelles. » Ses photos sont salutaires et parlent au coeur et à la raison, estime Thierry, un habitué de Visa. Elles devraient remettre en question notre regard de riches occidentaux. « Pour autant, « l’artiste ne tombe pas dans le misérabilisme, remarque un autre couple, visiblement bouleversé par l’exposition. Cet effet de puissance est renforcé par le fait qu’il n’a pas un regard extérieur. On sent qu’il fait partie du sujet qu’il photographie. »

Une vie forte dans des endroits durs

« C’est un témoignage de la vraie vie, poursuit Pascal Kober, aux antipodes de ce que l’on peut voir sur les réseaux sociaux. » Un peu plus loin, deux passionnés ajoutent : « On voit des pulsions de vie très fortes, dans des endroits durs à vivre. Il y a cet homme, au regard paniqué, dont la voiture est enflammée. Ou cet homme, prostré dans un coin, entouré d’ossements humains. Pourtant, il y aussi des moments de joie éclatants. C’est magnifique, et un peu frustrant, car on aimerait en savoir plus sur l’artiste et le contexte dans lequel il a photographié ces instants figés. » Contrairement aux années précédentes, le public ne peut pas rencontrer les photographes sur les lieux d’exposition.

Le contexte, Yasuyoshi Chiba en parle dans la présentation de son exposition. « En m’installant au Kenya, tous les principes que je tenais pour acquis en tant que japonais se sont envolés un à un. » Si pour lui, le métier lui a permis de découvrir de nouvelles choses, « l’Afrique m’a offert un parfait terrain d’apprentissage pour devenir un tout autre photographe.«

Yann Douyere et Audrey Duquenne

 

https://www.visapourlimage.com/

www.esj-pro.fr

 

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