Dans l’Art pictural, la représentation de corps humains nus relève d’une construction volontariste dans une ambiance qui devient le véhicule indispensable au message.
Peu importe que cette ambiance soit constituée : par les corps dénudés eux-mêmes (ou seulement par certaines parties), par un décor artificiel reconstitué (ou des paysages naturels), par une atmosphère sollicitée (ou des effets technologiques). Dans tous les cas, la représentation corporelle ne s’épanouit que dans un cadre psychologiquement essentiel. La photographie ne fait pas exception à la règle tant dans les recherches dites académiques que dans des discours créatifs plus contemporains.
Dans sa nouvelle collection, Vincent Descotils n’a rien d’agressif dans ses prises de vues de parties de corps assez pudiques, avec des jeux de courbes interrogateurs. Puis, le jeu des lumières s’invite à chaque prise de vue et s’accentue, pour se durcir dans le laboratoire.
L’ambiance devient pesante, dans la construction technique des images, lorsque le voile rouge s’installe entre le lecteur et l’objet de ses convoitises. Lumière inactinique des anciens laboratoires argentiques, lueurs tamisées d’une maison de rendez-vous peu avouables, feu de l’interdit qui ravive les passions perdues, chaleurs d’un filtre infrarouge qui affolent le désir.
La lumière, canalisée par les bons outils photographiques et par l’imaginaire, nous apporte de la réflexion, de l’émotion, des illusions, des admirations.
Thierry Maindrault
Festival Européen de la Photographie de Nu
Palais de l’Archevêché
place de la République
13200 ARLES
du 05 mai 2022 au 08 mai 2022
de 10h00 à 19h00
https://www.fepn-arles.com/