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Thoughts of the Forest

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Le Kiyosato Museum of Photographic Arts (KMoPA), situé dans la préfecture de Yamanashi au Japon, s’évertue à présenter des photographes dont le travail reflète l’affirmation de la Vie. Jusqu’au 23 décembre, Eikoh Hosoe, directeur du musée, et Yuko Yamaji, conservatrice en chef, proposent trois photographes dont la forêt est au centre de l’œuvre : Wynn Bullock, Takeshi Shikama et Manabu Miyazaki.

A travers ses thèmes et son traitement du noir et blanc, Wynn Bullock est très proche de l’univers d’Edward Weston, dont la rencontre à été déterminante. Issu de cette « école de la côte ouest » des États-Unis, c’est un technicien de la lumière et du tirage manuel. L’œuvre « Let There Be Light« , dévoilé par Edward Steichen dans l’exposition « Family of Man » (1955), résume bien l’approche de la photographie et la philosophie de Bullock. Ce sont principalement des épreuves des années 1950 qui sont présentés ici. L’emploi du sélénium lors du processus du tirage argentique apporte une extrême densité aux noirs. Les points de lumière ou la blancheur de la peau sont aussitôt accentués. Comme Weston, Bullock introduit une présence humaine au milieu d’espaces naturels, souvent vierge. Sa femme et ses deux filles, en tenue d’Eve, ont souvent servi de modèles. Chez Bullock, le lien entre l’homme et la nature est presque biblique, comme si on assistait à la naissance du monde.

Takeshi Shikama explore les forêts depuis plus de 15 ans. Ses tirages au platine sur papier artisanal japonais, fabriqué à partir de l’écorce de l’arbre Gampi, contrastent avec ceux de Bullock par leur douceur et la diversité des tonalités. Shikama, qui a eu une carrière dans le design avant de se consacrer à la photographie, a une approche très personnelle de son sujet. Il aime se perdre dans les bois où il part à la rencontre des arbres. Il se laisse guider par son instinct et par la lumière. Comme Bullock, il construit l’image à partir de l’obscurité. Mais ici, l’absence de l’humain, le détachement même de l’ego du photographe, est ce qu’il recherche. Shikama applique le regard objectif : il essaye de déterminer le point de vue idéal pour retranscrire ce qu’il observe. Le photographe laisse la nature reprendre ses droits au sein de son cadre. Dépendant de l’éclairage naturel, il guette, son pouce sur le déclencheur, le moment où la lumière s’intensifie, puis l’instant où elle disparait. Shikama dit souvent qu’il attend de « recevoir » la photo.

Manabu Miyazaki va encore plus loin dans l’absence du geste, puisqu’il n’appuie jamais sur le déclencheur. Le photographe équipe son appareil d’un détecteur de mouvement et de puissants flashs qu’il dispose au sein de la forêt pour saisir les animaux à leur insu. Il privilégie les lieux où gisent des animaux morts pour capturer le ballet nocturne des charognards. Ours, renards, sangliers, singes, souris, oiseaux sont figés alors qu’ils se succèdent pour dépecer les cadavres. Les photographies témoignent de la disparition progressive d’un corps de biche, de singe, ou autre. A travers ses tableaux, rythmés par les couleurs des différentes saisons, Miyazaki nous éloigne des clichés animaliers habituels et démontre à quel point, au cœur de la forêt, la mort et la vie son intimement liées.

Thoughts of the Forest :
Photographs by Wynn Bullock, Takeshi Shikama and Manabu Miyazaki
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Jusqu’au 23 décembre 2013
Kiyosato Museum of Photographic Arts
3545 Kiyosato, Takane-cho, Hokuto-shi
Yamanashi 407-0301
Japon
Tel. + 81 (0) 551 48 5599
(fermé le mardi)

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