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Thierry Maindrault : Confinements

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Thierry Maindrault est l’un des collaborateurs réguliers de L’Oeil de la Photographie. Il va tenir une chronique mensuelle.

Voici la 1ère. Son thème : le confinement, bien sur !

 

«Confinements»

Chronique de Thierry

Que vous soyez débutants ou vieux briscards, jeunes ou anciens, techniciens ou poètes, élèves ou professeurs, bénévoles ou marchands, vous fréquentez et vous aimez tous un immense espace commun : ce que l’Homme peut écrire, stocker et transmettre ses pensées avec l’aide de la Lumière. Je partage votre passion et cette bulle où tout semblait aller pour le mieux !

Et puis, voilà qu’un petit virus qui dormait tranquillement dans son coin a été réveillé, par un baiser supposé gastronomique, pour venir s’installer au sein de notre gent humaine. Rien de bien méchant à l’échelle de dame Nature, l’importun appartient comme ses frères et de ses sœurs, comme ses cousins et de ses cousines,  au nombre incalculable des membres connus et inconnus de la microbiologie. Le seul défaut de cet avatar biologique est d’avoir trouvé un nid douillet pour améliorer sa réplication au détriment d’une espèce, –d’environ sept milliards d’individus–, qui se rétracte frileusement dans des coquilles artificielles pour éviter cet invité indésirable.

Mais que vient donc faire ce néfaste microbe dans une des plus importantes revues dédiées à la diffusion de l’image dans toutes ses déclinaisons ? Ce parasite nous impose, pour paraphraser un ancien président français : «donner du temps au Temps». Car le temps était jusqu’à ces jours-ci ce qui manquait le plus à chacun des membres  de notre société humaine mondialisée. Rien n’était assez rapide pour soi disant libérer chacun de nous de ses pseudos carcans qui, soyons-en conscients, asservissaient l’individu jusqu’à ce qu’il devienne l’esclave de lui-même.

Alors oui, c’est vrai, la structure sociale de quasiment toute la Planète vient de mettre en mode pause chacune de nos «courses du rat».

Ne soyez pas inquiets tout n’est pas définitivement figé comme dans une photographie. Le Temps n’est pas stoppé, les horloges tournent toujours et ce Temps continue de s’écouler au rythme de la relativité.

Ce sont nos comportements individuels qui changent de rythme. L’adaptation se révèle plus ou moins douloureuse pour certains, le négatif antérieur était-il un peu trop « bouché » ou à l’inverse trop « surex » ? Mais heureusement pour d’autres leur imagination et/ou leur création restent au pouvoir et ils pourvoient déjà au remplissage de bonnes pages dans cette revue.

Le combat de l’esprit continu ; mais, avait-il seulement cessé ? La Vie est une lutte permanente et ce n’est pas un trublion, fut-il ravageur, qui doit nous détourner de ce chemin  construit, modelé et adapté par des générations d’ancêtres. L’archivage de la pensée par les outils photographiques figure parmi les pavés importants de la voie de notre évolution. Certes les œuvres photographiques ne sont pas les seules dans le couloir culturel, loin de moi et de mes idées de vouloir écarter ou minimiser les autres et multiples transmetteurs de nos pensées et de nos âmes.

Lecteurs ne baissons pas la garde, même si un confinement peut rapidement devenir un assoupissement voire une hibernation. Libérons nos pensées, nos rêves ! Réveillons notre intelligence, notre créativité, notre mémoire ! Capturons  ces rayons éphémères et illusoires qui jouent, qui traversent, qui se réfléchissent, qui s’estompent et qui finissent par marquer leur passage sur un grain d’argent, sur une molécule de bitume ou sur une photodiode.

Vous êtes, nous sommes, acteurs d’une de ces grandes plaies qui traversent l’histoire de l’Humanité. Alors, vous devez, nous devons en être les acteurs et les rapporteurs à travers l’image, vos images,  l’Image qui fixe le Temps.

30 mars 2020

 

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