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The Pink Lady Food Photographer of the Year : Entretien avec Caroline Kenyon

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Depuis une décennie, le Prix Pink Lady Food Photographer of the Year s’est imposé comme le principal prix de la photographie culinaire et a largement contribué à élargir la définition et la compréhension de ce qu’est et signifie cette photographie. Rencontrons Caroline Kenyon, sa fondatrice et directrice. 

 

Quelles sont les origines du prix Pink Lady Food Photographer of the Year ?

C’est toute une histoire. Elle commence dans mon enfance. Ma mère était journaliste et j’ai grandi à Londres. Chaque week-end, nous lisions les journaux, et notamment le Sunday Times et The Observer. Ma mère m’a montré le travail d’une grande portraitiste, Jane Bown, qui était une célèbre correspondante de l’Observer. Ma mère m’a parlé d’autres grands photographes, comme Lord Snowdon, du Sunday Times. Des années plus tard, je suis devenue rédactrice en chef à Londres d’un magazine de voyage, appelé TRAVELLER. Je recevais fréquemment de nombreux appels téléphoniques de photographes qui souhaitaient montrer leurs portfolios. Et je disais toujours oui. J’étais autrefois journaliste indépendante et je me suis dit que ce serait bien de pouvoir réellement concrétiser cette possibilité. J’adorais regarder leurs photos. J’ai donc commencé à sélectionner des photographies, puis, une année, lancé un concours de photographie de voyage.

Par la suite, j’ai quitté Londres avec mon mari et mon fils, âgé de cinq jours. J’ai quitté ce magazine et me suis retrouvée dans le Lincolnshire, un comté très rural et agricole où l’activité principale tourne autour de l’agriculture. J’ai créé une agence de relations publiques spécialisée dans l’alimentation. Comme vous pouvez l’imaginer, je passais commande de bon nombre de projets liés à la photographie culinaire / alimentaire pour mes clients. Le Lincolnshire produit environ 20 % de la production agricole au Royaume-Uni. Parfois, lorsque je tombais sur le résultat d’une commande , je me disais : « C’est une photo incroyable, j’aimerais pouvoir la présenter lors d’un prix ». Et quand j’en cherchai un, je ne trouvais  rien.

Lorsque mon fils eut environ douze ans, il commença à s’intéresser de près à la photographie. Nous allions toujours voir l’exposition des photographes animalier de l’année au Musée d’histoire naturelle. Tout un ensemble de choses se sont dès lors mises en place en 2011. Au beau milieu de la nuit, j’ai eu l’idée d’un concours international de photographie culinaire. Un concours sur ce thème n’existait tout simplement pas. Je n’arrivais pas à trouver quoi que ce soit. J’ai acquis une dizaine de noms de domaine. J’ai commencé à construire un site web. J’ai commencé à demander à des gens d’être juges. Puis j’ai réalisé que j’avais besoin d’aller sur le terrain et de trouver des sponsors… Et c’est ainsi que Pink Lady® est devenu notre sponsor principal.

 

Qu’est-ce que Pink Lady® ?

Pink Lady® est une marque mondiale de pommes, cultivées dans toutes les régions viticoles du monde, comme la France, l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, la Nouvelle-Zélande, l’Australie et le Chili. Tout ce dont elles ont besoin, c’est de 200 jours d’ensoleillement.

 

Comment l’entreprise a-t-elle réagi à votre idée, en 2011 ?

Leur marque est synonyme d’excellence et ils voulaient s’allier à l’excellence. Cela les a élevés au-dessus des autres marques en tant que mécènes des arts.

 

Comment le prix est-il divisé en plusieurs catégories ?

Je dois dire que mon fils, qui avait 14 ans à l’époque, a été très inventif pour trouver certaines des idées de catégories. Elles existent toujours aujourd’hui. Nous en avons une appelée « Cream of the Crop » pour les photos de produits, « Bring Home the Harvest », qui concerne la récolte des produits fermiers.

 

C’est un point très intéressant. Le prix Pink Lady® Food Photographer of the Year ne concerne pas seulement les photos agréables de recettes. Il fait la lumière sur la production, sur la politique, sur la géographie, sur les champs et les récoltes.

La nourriture, c’est la vie. Et la nourriture, c’est la politique, la nourriture, c’est ce qui fait de nous des êtres humains. Il s’agit d’une communauté, et de la façon dont nous prenons soin de la planète. Nos catégories doivent être très diversifiés, à l’image de la nourriture qui renvoie à un champs différent. J’ai constamment des idées pour de nouvelles catégories et mon équipe doit m’arrêter parce qu’ils disent qu’il y a pas assez d’espace dans l’exposition, mais les possibilités sont illimitées. Prenons par exemple le « Prix Claire Aho pour les femmes photographes », il est très populaire. Cette catégorie met en évidence l’inégalité de genre qui existe dans le domaine de la photographie, à la fois en termes d’opportunités et du fait que les photographes les mieux payés sont des hommes.

 

Dix ans après sa création, comment décririez-vous l’évolution du prix ?

Nous avons délimité notre territoire. Cet espace culturel nous appartient. Je pense que notre concours est unique de par l’éventail de ces sujets. Et c’est cet éventail particulier de sujets qui surprend et ravit les gens. Il y en a pour tous les goûts, pour les spectateurs comme pour les photographes. Le concours n’est pas uniquement destiné aux photographes culinaires. Nous faisons aussi appel à la nouvelle génération, avec le prix « Jeunes (moins de 18 ans) ».

 

En novembre et décembre, les Awards présenteront leurs lauréats dans le cadre d’une exposition. Parlez-nous de cette exposition.

L’exposition dure quatre semaines et se tient à la Royal Photographic Society, qui est l’une des plus anciennes sociétés photographiques du monde. C’est un grand honneur d’y être présent. L’exposition est conçue par toute l’équipe et comprend tous les finalistes. Mon équipe et moi-même avons l’impression d’avoir créé une famille mondiale, composée d’artistes, de sponsors et de partenaires. Chaque fois que nous publions la liste des finalistes, nous recevons des courriels incroyables de gens qui disent des choses comme « J’étais au plus profond du désespoir et c’était tellement merveilleux de recevoir la nouvelle », surtout pendant les années de fermeture. Et « Les choses ont été vraiment difficiles, mais j’ai reçu votre e-mail et je ne peux pas vous dire à quel point cela m’a rendu heureux ». Certains disent : « Cela a changé ma vie. J’ai tellement confiance en moi maintenant que j’ai plus de travail grâce à ça. Cela nous procure une réelle joie.

 

Plus d’informations

Site Web de la photographe culinaire de l’année Pink Lady
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