Le portrait d’un artiste est toujours lisible en creux dans ses images. Nous connaissons le photographe à travers sa production, à la manière dont il voit le monde et aux objets qu’il utilise, dans les moments capturés, et les fractions de temps figées pour l’éternité dans ses images. Le portrait est déjà un autoportrait, quelque chose comme un duo, une conversation de regards autour de l’appareil, le troisième œil de ce royaume physique. Le gardien de cette capture : la photographie, et le photographe qui sait que le monde est un endroit où le temps peut s’arrêter.
C’est là, dans la photographie, à mesure que le livre se construit, que l’on peut sentir un motif, un rythme de la vie telle qu’elle a été vécue par le photographe et tous ceux qui sont venus poser devant son objectif. En tournant les pages du livre, on regarde les images et on pense : « Qui sont ces gens dont les vies se résument à de l’encre étalée sur une page ? »
Stolen Moments: The Photographs of Ronny Jaques de Pamel Fiori (Glitterati Incorporated) présente une collection impressionnante de portraits réalisés par Jacques au cours de son illustre carrière à Harper’s Bazaar, Town & Country, Holiday, et Gourmet. Le livre est édité pour dévoiler l’esprit d’un homme qui s’est consacré à ce médium à une époque où la presse magazine était à son sommet. Qu’il photographie WeeGee en plein travail, une cigarette aux lèvres, regardant dans le viseur en pointant expertement son appareil, ou qu’il fasse un cliché de Pola Negri assise à côté d’un portrait encadré de Rudolph Valentino, Jaques révèle au sein de ces photographies en noir et blanc un talent pour faire apparaître l’âme vibrant sous la surface des choses.
Lire la suite de l’article dans la version anglaise de L’Œil de la Photographie.
http://glitteratiincorporated.com/products/stolen-moments-by-pamela-fiori
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