Rodrigo Albert vit actuellement à Veracruz, au Mexique.
Mon travail est lié à l’amour, l’art et la violence. Originaire d’un pays tropical, j’aime que les couleurs et les textures soient présentes dans mes images. Je suis né en 1975 dans un quartier industriel, du Brésil.
En 2002, pour le projet Novos Rumos na Execução Penal (Nouvelles Directions Pénitentiaires) on m’a demandé de réaliser un reportage pour documenter la méthode APAC. Dès lors, je me suis intéressé à la violence dans les prisons. Le projet Inserção est un reportage photo qui se penche sur les méthodes employées par les prisons brésiliennes de l’APAC (Association d’Assistance et de Protection des Détenus). Un modèle de prison autogérée puisqu’à l’APAC il n’y a pas de présence policière.
J’espère publier un livre avec les résultats de ces recherches.
INSERTION | INSERÇÃO
Dans les prisons Brésiliennes, les conditions de vie sont très rudes. Des dizaines d’hommes cohabitent dans des cellules de quelque mètres carrés, dans des conditions sanitaires critiques. L’Etat est incapable de garantir un modèle d’emprisonnement à peu près juste. La sécurité publique est une question en perpétuel débat au Brésil, pays qui compte l’un des plus grand nombre de prisonniers au monde.
La méthode APAC a été conçue et mise en oeuvre par l’avocat Paulo Mário Ottoboni en 1972, au Brésil. Depuis 1986, l’APAC est affiliée à la Fraternité Internationale des Prison, une ONG qui apporte son soutien aux associations qui tendent à faire face aux problèmes rencontrés dans le milieu carcéral.
La méthode APAC consiste en un modèle de prison particulière, où les condamnés eux mêmes sont chargés de s’occuper de leur sécurité et des autres tâches communes au sein de la prison. Selon un rapport Américain date de 1991, ce système pourrait être appliqué partout dans le monde. C’est aujourd’hui le cas dans plus de 100 pays.
“Tout homme peut être coupable” m’a dit l’un des premiers détenu que j’ai rencontré.
Depuis 2002 j’ai vu de nombreux prisonniers, eut de longues discussions avec eux; en résulte aujourd’hui un projet visuel final. Un documentaire imaginé, enregistré à travers les photo, video, objets, lettres, textes et sculptures qui documente un système carcéral qui privilégie la convivialité et la réinsertion sociale. Il dépeint aussi le quotidien d’hommes marqués par un lourd passé, marginal et violent. Il m’a fallu plusieurs visites avant de me rendre compte qu’à travers ces images, je cherchais à prouver que certain rêves sont commun à tous. J’ai pris conscience de l’importance de la Liberté dans la vie d’un homme.
