Après son voyage en inde, Pierre de Fenoÿl Fonde, avec Charles-Henri Favrod, l’agence Vu (devenue Viva) qui réunit William Klein, Edouard Boubat, Guy le Querrec, Hervé Gloaguen, Claude Raimond-Dityvon, Martine Frank et Richard Kalvar.
Il ouvre aussi la galerie Rencontre, où il expose Brassaï, Tony Ray-Jones, Martine Frank, Édouard Boubat, mais l’aventure prendra fin en juin 1971. Un passage comme acheteur d’art chez Publicis le fait remarquer, puis Michel Guy, secrétaire d’État aux affaires culturelles, lui confie une mission de préparation des expositions inaugurales du Centre Pompidou et d’organisation du service photographique du département des arts plastiques. Il le nomme ensuite directeur de la Fondation nationale de la photographie qui organise de nombreuses expositions en 1976 et 1977, parmi lesquelles « Burz Uzzle-Duane Michals-Les Krims », « French Photography 1975-1976 », « Trois jeunes photographes : Bruno, Kalvar, Plossu », « Edouard Boubat » et surtout « André Kertész » au Musée national d’Art moderne à Paris, qui sera en partie à l’origine d’un don important de ce photographe à l’État français.
Après le déménagement de la Fondation à Lyon, Pierre de Fenoÿl revient au Centre Pompidou comme conseiller pour la photographie. Avec Alain Sayag, il expose au « Salon photo », de jeunes photographes comme Bernard Descamps, Bruno Réquillart, Arnaud Claass, Yves Guillot, Jacques Minassian, Richard Misrach, Tom Drahos. Il fait paraître un premier Album Photographique reliant des auteurs du XIXe siècle à des photographes contemporains. Ses missions prendront fin dès 1980 en raison d’une réorganisation interne.
Mais il a repris un Leica et très tôt le matin, à l’heure où, entre chien et loup, la ville est déserte. Il arpente les rues, les ponts et les quais de Paris. Il y saisit désormais des paysages vides de tout personnage. À l’écart de l’agitation, la contemplation et le silence le ressourcent et l’amènent à élargir son champ de vision. Il ne recherche pas de commande mais à mener un cheminement personnel et initiatique à travers la photographie.
Avec Yvon Le Marlec, spécialiste de techniques anciennes – et qui deviendra le tireur de grands photographes –, il commence à travailler ses images avec un rendu assez sombre qui rend les images un peu intemporelles. Pierre de Fenoÿl choisit de tirer ses photographies avec un fort contraste et des tonalités évoquant l’encre ou le charbon, insistant sur des noirs très denses dans
les ombres, de telle sorte qu’elles apparaissent hors du temps et dessaisies de leur réalité. Il est souvent impossible de savoir si ses paysages parisiens sont pris à l’aube ou au crépuscule, certains tirages évoquant parfois une « nuit américaine ». Ses influences parcourent l’histoire de la photographie. Certaines images peuvent évoquer Baldus, Marville, Atget ou l’école pictorialiste du début du siècle, mais d’autres se rapprochent des recherches contemporaines de Richard Kalvar, Keichi Tahara, Arnaud Claass, ou même Lewis Baltz.
Il est rapidement défendu par des critiques et historiens éminents comme Bernard Lamarche-Vadel et Jean-François Chevrier, par les galeries Texbraun et Zabriskie, et par l’écrivain et critique Hervé Guibert.
Dans cette salle sont exposés de nombreux documents d’époques, ainsi que 15 tirages modernes et d’époque.
EXPOSITION
Pierre de Fenoÿl (1945-1987). Une géographie imaginaire
du 20 juin au 31 octobre 2015
Jeu de Paume – Château de Tours
25 avenue André Malraux
37000 Tours
France
Tél. : 02 47 21 61 95
Horaires : du mardi au dimanche
de 14h à 18h
Entrée gratuite
http://www.jeudepaume.org
A VENIR
Pierre de Fenoÿl Paysages conjugués
du 5 septembre au 31 décembre 2015
Galerie Le Réverbère
38 Rue Burdeau
69001 Lyon
France
Tél. : 04 72 00 06 72
http://www.galerielereverbere.com
LIVRE
« Pierre de Fenoÿl. Une géographie imaginaire »
Textes de Virginie Chardin, Jacques Damez, Peter Galassi.
Éditions Jeu de Paume / Xavier Barral.
240 pages, format 24 x 28 cm à la française
144 photographies et illustrations
Prix : 50 euros.
ISBN : 9782365110730
http://exb.fr
