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Paris : Terry Richardson

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Mode d’emploi de l’exposition Terry Richardson

« Fesses charnues », « Dieu est amour », sexe et religions font toujours recette et Emmanuel Perrotin ne s’y trompe pas.
Après l’exposition « G.I.RL » dont le « commissariat » était assuré par Pharrel Williams au printemps 2014, La Galerie Perrotin, pourtant peu en mal de visibilité, renoue avec la technique de « l’invité trash ou people » capable de faire  remplir, les samedis après-midi d’un printemps maussade, les salles hautes et lumineuses du bel hôtel particulier du Marais qu’elle occupe, si prisé par les touristes.

Décryptage :

Tout d’abord, dépassez l’aspect fashion de l’exposition, qui au final, n’est guère repoussant.
Il vous permettra de vous poser les questions que vous entretenez avec l’intime et la religion et comment le retranscrire. Richardson vous offre un voyage  dans le grand Ouest. On y navigue en eaux troubles, dans cette culture américaine si particulière qui distille sexe et sermon  mystique au travers d’une industrie tout aussi  lucrative pour l’une que pour l’autre.

Dans certaines salles, l’accrochage pourrait être lui aussi taxé d’effet de mode avec une présentation « collé serré » de photos mais celui-ci contribue à l’ambiance de l’exposition. La mémoire de Richardson joue à plein, ses pensées secrètes s’opposent et se complètent. A la lisière du journal intime, trash mais convenu, et du road trip un peu stéréotypé, il réussit à nous entrainer dans son univers, malgré tous les artifices déployéss. Richardson fabrique et installe dans chaque salle des « passe-tête » dont l’un qui le représente en diablotin avec un sexe saillant et qui a immédiatement fait le buzz après sa censure sur le puritain Instagram.
Vous voilà donc libre, d’y passer une tête et de vous photographier dans le corps d’un strip-teaser bodybuildé ou de lapdancers.

Terry Richardson propose une écriture photographique teintée d’humour, subjective et personnelle. Il aurait pu s’enfermer dans ces codes et faire tourner la machine à vide.  C’est là tout le paradoxe de « The Sacred and The Profane » imaginée par l’auteur des clichés : la relation complexe entre beauté et vulgarité, splendeur et horreur, désirs et peurs. Les photographies oscillent des paysages arides du Grand Canyon et collines desséchées, aux courbes avantageuses de créatures aguicheuses, aux néons explicites et créent cette tension palpable entre désirs humains et christianisme irrationnel. Bien sûr, cette exposition s’adresse à une clientèle plus conventionnelle. Quant à ceux qui connaissent les travaux personnels de Terry Richardson, ils le trouveront plutôt assagi, sans doute un peu « cachetonneur » ; il n’en reste pas moins que les photos claquent et offre encore un petit espace de liberté.

EXPOSITION
The Sacred and The Profane
Terry Richardson
Galerie Emmanuel Perrotin
7 mars au 11 avril 2015
76 rue de Turenne
75003 Paris
France

https://www.perrotin.com
http://www.terryrichardson.com

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