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Paris Photo 2023 : Le journal de Christophe Lunn

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Certains enfants sont élevés dans des squares d’autres dans des foires de Photographie.
C’est le cas de Christophe Lunn, le fils du mythique Harry Lunn.
Voici un texte et quelques images qu’il a faites de ses camarades de jeux lors du dernier Paris Photo.
Merci Christophe ! 

Jean-Jacques Naudet

 

Mon journal de Paris Photo 2023

Mon père Harry H. Lunn préférait être qualifié de « marchand » plutôt que de « collectionneur ». Il n’achetait pas de photographies pour lui-même mais recherchait le meilleur matériel pour le proposer à ses clients. Animé par sa passion et sa curiosité, il dénichait des trésors qu’il exposait savamment et sur lesquels il pouvait disserter longuement et intelligemment.

Accrocher un stand d’art avec du deuxième choix ne passe pas dans la plus grande foire de photographie internationale. La qualité d’un marchand d’art ne réside pas seulement dans son regard ou dans l’étendue de son crédit bancaire, mais dans sa capacité à faire comprendre aux autres l’importance de ce qu’ils/elles regardent et peut-être acquériront.

La présentation du stand compte énormément. La disponibilité compte aussi (c’est quoi tous ces regards braqués sur les téléphones portables alors que vous devriez interagir avec des potentiels clients?). Manger ou mâcher du chewing-gum sur le stand? Ah, non, s’il vous plait. Je sais que les foires durent de longues heures, mais personne ne vous posera de questions si vous avez la bouche pleine.

Être marchand et gérer une galerie d’art est un métier difficile. Participer à des foires éprouvantes, avec de longues heures d’ouverture et des files d’attente aux guichets, subir la foule et espérer que les clients arrivent à votre stand est certainement épuisant. Mais cet événement de l’année est celui sur lequel comptent de nombreux marchands de photographie pour remplir leurs caisses jusqu’au printemps.

Je lève donc mon verre à tous les marchands de Paris Photo 2023 qui ont fait le boulot cette année, des vétérans du Carrousel du Louvre, qui ont contribué au lancement de la foire, aux nouveaux venus du Palais Éphémère.

Voici, parmi eux, une petite sélection de portraits:

1.) Michel Hoppen, Londres. Un participant depuis la première édition du salon, Hoppen possède un style communicatif et présente une sélection avant-gardiste qui ne déçoit jamais.

2.) Hans Kraus Jr., New York. Un référence dans la présentation des photographies du XIXe siècle, Kraus a innové en juxtaposant des œuvres historiques aux côtés d’artistes contemporains comme Adam Fuss ou Hanako Murakami (photos sous celles de Anna Atkins), qui expérimentent avec les techniques anciennes.

3.) Howard Greenberg, New York. Désormais aussi reconnu en tant que collectionneur, Howard et son équipe sont aujourd’hui l’un des moteurs du marché de l’art photographique.

4.) Tim Jeffries, Hamiltons, Londres. L’excellence et le style définissent chaque année le stand d’Hamiltons, présentant certains des noms les plus recherchés de la photographie, comme Richard Avedon, Hiro, Irving Penn (photo) ou Helmut Newton.

5.) Alex Novak, Vintage Works, Philadelphie. Novak s’est à nouveau associé cette année aux galeristes parisiens Alain et Françoise Paviot, combinant leurs savoir et leur talent pour présenter un aperçu du médium.

6.) Didier Brousse, Camera Obscura, Paris. Versée dans l’art du tirage, Brousse sélectionne des artistes qui excellent dans les procédés, et accordent une grande attention à la présentation de leurs œuvres, comme Michael Ackerman (photo) ou Sarah Moon.

7.) Philippe Jacquier, Lumière des Roses, Montreuil. Chasseur-cueilleur de photographies anonymes du XIXe et XXe siècles, Jacquier nous éblouit chaque année avec ses trouvailles qu’il expose dans son cabinet de curiosités, comme cette épreuve au papier salé du célèbre portrait de Baudelaire par Carjat.

8.) Robert Mann, New York. Mann a évolué avec le marché, exposant des artistes contemporains, comme Julie Blackmon ou Orly Cogan (photo), aux côtés des maîtres de la photographie moderne.

9.) Julian Sander, Cologne. La sélection et la présentation réfléchie d’œuvres issues de son fond familial, alliées à son innovante participation sur le marché des NFTs, font de Sander un des pionniers parmi les marchands de sa génération.

10.) Sayaka Takahashi, PGI Gallery, Tokyo. Bien qu’ils aient exposé à l’AIPAD depuis plusieurs années, c’était la première participation à Paris Photo pour PGI. Nous leur souhaitons beaucoup de succès.

11.) Galerie UP, Taïwan. Autre nouveauté cette année, la galerie UP a présenté le travail de Chen Ronghui dans la section Curiosa. Leur directrice artistique Agnes (Tzu-ning) Liao (à droite) était assistée de Fanny Giniès.

12.) L. Parker Stephenson, New York. Stephenson était de retour à Paris, défendant la série émouvante de Ray Mortenson sur le South Bronx, l’un des nombreux talents intéressants qu’elle propose.

13.) Yossi Milo, New York. Milo présente toujours un travail à la lisière entre la photographie et l’art contemporain. Je l’ai surpris en pleine discution avec Christophe Wiesner (Rencontres Internationales d’Arles).

14.) Martijn van Pieterson, Ibasho, Anvers. Van Pieterson présentait le travail de la courageuse artiste française Chloé Jafé, qui a intégré un groupe de femmes yakuza pour créer des portraits inédits.

15.) Galerie Fraenkel, San Francisco. Le stand de Fraenkel a encore une fois impressionné avec une sélection prestigieuse de tirages de maîtres et de créations surdimensionnés. Ken Clanton, de la dream-team, s’est arrêté au Discovery Fair à l’Hotel Pullman Eiffel et a raffle cette épreuve vintage de Watkins.

16.) Thomas Zander, Cologne et Paris. L’ouverture récente par Zander d’un espace parisien et la représentation de Robert Frank font parti des grandes annonces de cette saison photographique. Bravo Thomas, et bienvenue.

Christophe Lunn

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