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New York : Joe Kraeutler par Stéphanie de Rougé

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Jour 17 –

Ma rencontre avec Joe Kraeutler a été courte et minimaliste. D’abord parce que malgré l’heure matinale, les évènements de la vie new Yorkaise avaient déjà bousculé nos emploi du temps du jour mais aussi parce que Joe a répondu à mes questions tranquillement, simplement, discrètement et rapidement.
C’est une impression fugace mais précise que je retire de cette – à peine – demi-heure de conversation : une certaine simplicité, comme s’il n’y avait qu’une version claire et évidente de son histoire avec la photographie.
Au fond Joe ressemble peut être au Cowboy de Robert Frank (Rodeo) qu’il a choisi de m’amener : à l’aise dans ses bottes même dans les décors les plus inattendus, sachant tout a fait qui il est et pourquoi il est là.
Une rencontre toute simple.

Merci Joe.

De la découverte de la photo à l’ouverture de sa galerie…
Ne d’un père businessman et d’une mère artiste, Joe raconte qu’il s’est essayé à différentes techniques artistiques très jeune pour le plaisir. Il ajoute avoir su très jeune qu’il évoluerait dans le monde de l’art mais pas forcement en tant qu’artiste. C’est pendant ses années de lycée à Elmira, New York qu’il choisit de se spécialiser en photographie. Il précise que son choix s’est fait sur un constat simple: il avait trouvé sa voix en sculpture, peinture, coulage et moulage de bronze, mais « détestait » tous ses essais photographiques. La photographie a – dit-il – cette subtilité mystérieuse qui l’a attiré.
Pendant sa première année de lycée, il fait un stage chez la galeriste Janet Borden à New York. Il rejoint la galerie à plein temps après la fin de sa dernière année. Il dit y avoir appris tout ce qu’il sait, de l’installation à la vente en passant par tous les autres métiers du galeriste.
Il crée ensuite une collection de photographie pour le collectionneur et galeriste Charles Cowles et s’essaye à la publicité avant de devenir directeur du département de photographie de la branche new yorkaise de la salle des ventes Philips de Pury.
En 2009, sa vie prend un tournant décisif quand Chares Cowles annonce qu’il se retire des affaires et cherche un galeriste pour reprendre son espace de la 24eme rue à Chelsea. Joe raconte qu’il a sauté sur l’occasion: “ je ne savais pas ce que je voulais en faire mais je savais que je le voulais”. Il appelle alors Sarah Hasted, une galeriste dont il admire le travail depuis des années et lui propose de s’associer. La galerie Hasted Kraeutler est née.

Son meilleur souvenir de galeriste…
Il raconte que la semaine de l’ouverture de Hasted Kraeutler, le designer Valentino est entre. Il a alors réalisé l’immense ouverture sur le monde que représentait le fait d’avoir une galerie accessible de la rue.

Son pire souvenir de galeriste…
Joes se remémore ses années en salle de vente comme d’une expérience extraordinaire mais très intense. Il se souvient de la difficulté de vivre entre 2 avions, de n’avoir pas ou peu de vie sociale.
Sa première photo achetée à titre personnel ou une photo qui a une importance particulière dans sa vie…

Rodeo par Robert Frank, New York, 1954.
Joe raconte que Robert Frank a peu imprimé dans les années 50 tant les tirages étaient chers à produire et difficiles à vendre – il n’y avait alors quasiment pas de marché de la photographie. Il offrait donc le peu de tirages qu’il avait à ses petites amies. Joe a trouvé son exemplaire de Rodeo à la Yugam gallery à Montréal dont la fondatrice est une ancienne petite amie de Robert Frank.

Sur le mur de sa chambre…
Un grand miroir.
Four Women, Nice, 1937, par Lisette Model – Une scène de rue de quatre vieilles dames qui rappellent à Joe sa grand-mère.

Si il était un artiste reconnu…
Il choisit un artiste contemporain: Albert Watson qui expose en ce moment à Hasted Kraeutler. Joe raconte qu’Albert a une vie fantastique: des enfants, une relation merveilleuse avec sa femme, et une superbe carrière ou il peut choisir exactement ce qu’il veut faire.

Stéphanie de Rougé

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