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Naked Hollywood –Weegee in Los Angeles

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En 1946, le photographe de tabloïd connu sous le nom de Weegee quitta New York pour Los Angeles, abandonnant les macabres scènes de crimes pour les célébrités d’Hollywood et sa populace. Une ville qui libéra son œil dont on découvre qu’il pouvait être aussi acerbe que distordu.

Weegee est surtout connu pour ses photographies de la vie nocturne à New York. C’est là qu’il a trouvé le terrain de jeu qu’on lui connaît – à travers ses lieux emblématiques : rue, cabarets, restaurants, refuge de nuit – et où il acquiert sa renommée au fil d’incidents sordides ou tragiques (crimes, accidents, noyades, incendies). Ses images d’alors apparaissent dans les journaux, pas dans le New York Times qui les refusera pendant longtemps, mais dans beaucoup d’autres, et donnent naissance à Naked City, son premier livre publié en 1945.

C’est donc en personnage ambigu, qui provoque aussi bien scandale que reconnaissance, que Weegee déménage après la guerre à Los Angeles, attiré par la foule délurée qui gravite autour du gratin hollywoodien. Il y séjournera quatre années, durant lesquelles il braque son appareil sur les stars, les figurants, les starlettes, les groupies, danseuses de music-hall ou mannequins, ne différenciant pas, comme à son habitude, les statuts et les classes. Il qualifiera Los Angeles de « Newark, New Jersey, avec des palmiers » ou de « pays de zombies ».

A Hollywood, le photographe se trouve aussi un nouveau style. Il commence d’abord à s’insérer dans ses photographies et développe de nouvelles images expérimentales, distordues, aux effets kaléidoscopiques, caractéristiques des appareils jouets en plastique. « Maintenant, je peux vraiment photographier les sujets que j’aime, dira-t-il. Je me sens libre. » Une liberté qu’il exerce sur Marilyn Monroe, Judy Garland ou Marlene Dietrich, éclipsant le charme des actrices pour leur donner l’apparence de créatures qui pourraient être celles d’un film de Lynch, et décuplant leur corps ou leurs yeux.

Mais sa vision acide de la cité du cinéma américain est aussi celle des rues ensoleillées, aux Cadillac d’époque auxquelles il offre un reflet dans le ciel et aux immeubles qu’il aime défigurer. Dans les 150 images de Naked Hollywood, on trouvera bien sûr des visages d’anonymes, en exclamation, le regard captivé par l’écran de cinéma d’une première, des scènes de tribune, d’autres à l’humour inimitable, et quelques corps partiellement dénudés, ceux là bien vivants pour le coup. Après avoir passé une décennie à traquer la mort et la fatalité à New York, Weegee a trouvé à Los Angeles les joies d’une autre photographie de boulevard, joviale et caricaturiste.

Jonas Cuénin

Naked Hollywood: Weegee in Los Angeles

Published by Rizzoli
143 pages
$50
ISBN: 978-0-8478-3762-5

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