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Nadar en couleur

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Comme Legray, Bisson et Disdéri, Nadar a établi son atelier au 35, boulevard des Capucines en 1860. Le local est une galerie au 2e étage où il obtient un bail de 23 ans à partir du 1er avril 1860, par Mme Marie d’Etchegoyen, baronne Paraza, avec une rente de 10.000 francs pour les trois premières années puis 12.000 pour les suivantes.

Pour obtenir le capital nécessaire au développement de l’atelier, Nadar lance la Société générale de photographie Félix Tournachon, dite Nadar & Co. L’entreprise a 200.000 francs de capitaux, dont 150.000 francs réservés par Nadar et 50.000 francs en actions répartis entre 8 actionnaires : Lefranc, Van Lenden, les banquiers Péreire à Paris, Charles et Eugene Philipon, journalistes, Herald de Pagès, Théodore et Elie Molleveaux. Nadar, en tant que directeur de cette société, reçoit un salaire annuel de 12.000 francs.

La façade de l’atelier est marquée par un énorme signe « Nadar », réalisé par le jeune Antoine Lumière : « Tout à l’intérieur et à l’extérieur, a été peint en rouge. Depuis l’entrée ouverte sur le boulevard à tous les piétons, à l’aménagement de la verrière sur le toit. Nadar lui-même est apparu aux visiteurs vêtu d’une laine rouge et d’une veste, qui, avec ses cheveux roux et son teint pâle, lui a donné l’air d’un grand diable. Les tirages sur papier albuminé qu’il a effectué étaient bordées de rouge, la signature et l’adresse ont été imprimés en rouge. Ce fut une véritable orgie de rouge. » (cf. Ernest Lacan, Moniteur de la photographie, le 1er décembre 1876).

Le siège et la Commune de Paris, de mars à juin 1871, affectent toute l’économie de la capitale française, sa vie culturelle et aussi l’activité photographique. Nadar est très actif pendant le siège : il va maintenant partager son temps entre le ballon et la photographie.

En novembre 1871, Nadar quitte cet atelier loué à des prix exorbitants et achète 2 maisons dans un quartier élégant, à proximité de Walery et Liébert, au coin de la rue d’Anjou et de la rue des Mathurins, avec un prêt sur soixante ans de 200.000 francs par crédit foncier et une avance de 180.000 francs accordée par Isaac Péreire.

Nadar rassemble les 2 maisons dans un hôtel de 1872 au 51, rue d’Anjou Saint-Honoré et transforme l’endroit en un « petit palais artistique » : « Au rez-de-chaussée, un salon d’attente énorme pour 5 ou 600 personnes, avec une vraie galerie d’exposition, organisée pour des cours ou des conférences et tapissée de nouvelles œuvres photographiques produites par M. Nadar et des employés qualifiés qu’il sait comment recruter. Attenantes à la galerie principale, deux chambres secondaires : l’une contenant tous les clichés exécutés au cours des dernières années, une autre grande salle consacrée exclusivement à la montgolfière pure. Sur la mezzanine : les studios pour les concepteurs, colleuses, « cylindreurs », vernisseurs. Au premier étage : laboratoires, ateliers d’imprimerie, et ses portraits en studio ». (Cf. Ernest Lacan, ibid)

En 1887, Mme Nadar est paralysée. Félix Nadar lègue la direction de son atelier à son fils Alexandre Paul Armand Tournachon-Nadar, dit Paul Nadar (1856 à 1839). Paul est déjà en charge des portraits photographiques de théâtre depuis le début des années 1880.

Serge Plantureux

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