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Musée Théodore-Monod : Prix pour la Photographie du musée du quai Branly – Jacques Chirac : Habiter ce Monde

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Le musée Théodore-Monod d’art africain (IFAN Ch. A. Diop) accueille l’exposition de photographie Habiter ce Monde qui présente pour la première fois les œuvres des trois lauréats 2019 du Prix pour la Photographie du musée du quai Branly – Jacques Chirac.

Fruit de la collaboration entre les deux institutions, l’exposition est l’occasion de mettre le travail de trois photographes en résonnance avec la scène artistique sénégalaise. Le commissariat est assuré par Christine Barthe et Annabelle Lacour, respectivement responsable de l’unité patrimoniale des collections photographiques et responsable de collections photographiques pour le musée du quai Branly – Jacques Chirac, et El Hadji Malick Ndiaye, conservateur du Musée Théodore-Monod d’art africain, IFAN Ch. A. Diop.

Les photographies présentées proviennent des recherches de trois artistes nés dans les années 1980 venant d’horizons différents : Pablo Lopez Luz (Mexique), Abdoulaye Barry (Tchad) et Prasiit Sthapit (Népal). Leur exposition collective permet de regarder leurs œuvres sous un nouveau jour et de déceler des préoccupations communes.

Si la photographie est une manière d’être au monde, les trois artistes interrogent différentes façons de l’investir, de l’habiter. De l’architecture d’une maison au lieu refuge, en passant par l’appartenance à un territoire, ils restituent des récits sur la manière dont les hommes existent et évoluent dans ces environnements.

Pablo Lopez Luz observe la façon dont les maisons cubaines sont protégées, au travers de motifs de fer forgé des grilles entourant les habitations qui, au-delà de leur fonction de protection de l’espace, proviennent de registres iconographiques variés, adaptés de la culture caribéenne et de l’architecture classique ou baroque.

Abdoulaye Barry utilise la photographie de façon plus paradoxale : toujours réalisées de nuit, ses images font apparaître des personnes tenues à se cacher.

La réalisation de ces portraits de réfugiés donne à chacun une possibilité d’exister individuellement, sans être identifié par le seul récit de leur malheur. La prise de vue semble également permettre un moment de partage avec le photographe, un instant suspendu dans l’abri de la nuit, un refuge temporaire.

D’une autre manière, mais tout aussi subtile, Prasiit Sthapit interroge aussi ce qui est montré ou ce qui reste caché, dans le contexte de l’après-guerre népalais, une fois passée l’urgence de la protection de chacun. Son regard revient sur les traces de la violence vécue, dans les paysages mais aussi les corps. Au-delà de l’apparente immuabilité des forêts et des villages, et derrière les visages offerts au portrait, le photographe donne à voir certains signes et restitue des récits personnels.

Chacun de ces photographes suggère ainsi la possibilité de percevoir plus loin que l’apparence et nous permet d’accéder à des histoires jusque-là inaccessibles, car verrouillées dans l’intériorité du conflit.

 

Le Prix pour la Photographie du musée du quai Branly – Jacques Chirac

Le Prix pour la Photographie du quai Branly – Jacques Chirac témoigne, depuis 2008, de l’engagement du musée au service de la création photographique contemporaine extra-européenne. Il s’adresse aux artistes photographes originaires de l’un des quatre continents représentés dans ses collections – Afrique, Asie, Amériques, Océanie. Depuis son lancement, ce programme apporte son soutien en finançant chaque année les créations de trois lauréats, sélectionnés par un jury international sur la base d’un projet original, en cohérence avec leur trajectoire artistique. Il prend également en charge la production finale d’une sélection d’images de ces travaux qui intègrent alors la collection du musée.

Cet engagement envers la création photographique contemporaine extra- européenne a ainsi permis de révéler, en près de 15 ans d’existence, de nombreux talents, constituant une collection de référence sur la création contemporaine internationale (41 photographes lauréats, environs 700 tirages), qui interroge

des problématiques aussi diverses que l’écologie, la crise migratoire, la mémoire post-coloniale, la déconstruction du modèle patriarcal ou encore le rôle de la photographie dans les questionnements identitaires contemporains.

En 2022, la dotation du programme est réévaluée à 30 000 € par projet, pour une sélection annuelle de 3 lauréats par un jury international, après un large appel à candidatures, devenant ainsi l’un des prix les plus importants pour la photographie.

À la fois musée, centre culturel, lieu de recherche et d’enseignement, le musée du quai Branly – Jacques Chirac compte une collection de plus de 710 000 photographies anciennes et contemporaines qui couvre l’ensemble des zones géographiques représentées au musée, ainsi que l’ensemble du champ historique du médium, de 1842 à aujourd’hui.

 

Habiter ce Monde
Prix pour la Photographie du musée du quai Branly – Jacques Chirac
Musée Théodore-Monod d’art africain
Dakar, Sénégal
Exposition / hors les murs
Du 19 janvier au 31 mars 2024

https://www.au-senegal.com/musee-theodore-monod-d-art-africain-ex-ifan,1918.html?lang=fr

https://www.quaibranly.fr/fr/professionnels/expositions-itinerantes/prix-photographie-mqb

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