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Musée d’État de l’Ermitage : Beauté et style. L’histoire de la photographie de mode de la collection de la Still Art Foundation

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Le Musée d’État de l’Ermitage présente l’exposition « Beauté et style. L’histoire de la photographie de mode de la Collection de la Still Art Foundation » qui a débuté le 12 décembre dernier dans le cadre des Journées de l’Ermitage, organisées chaque année en l’honneur de Sainte Catherine, la patronne du musée. L’exposition a été organisée par le Musée de l’Ermitage en collaboration avec la Still Art Foundation.

L’exposition raconte l’histoire de la photographie de mode à partir de la seconde moitié du XXe siècle et familiarise le spectateur avec les principaux motifs de la représentation contemporaine de la mode à travers l’exemple d’œuvres de la collection de la Still Art Foundation. L’exposition présente des tirages originaux d’Erwin Blumenfeld, Horst P. Horst, Richard Avedon, Irving Penn, Helmut Newton et Guy Bourdin qui sont déjà devenus des classiques.

Comme l’observe Mikhail Borisovich Piotrovsky, directeur général du Musée d’État de l’Ermitage : « L’Ermitage s’occupe beaucoup de l’histoire du costume (c’est-à-dire de la mode) et aime organiser des expositions de photographie. Aujourd’hui, ces tendances sont réunies à l’aide d’une magnifique collection et d’une sélection très méticuleuse d’images emblématiques.

« Je suis très reconnaissant à l’Hermitage de cette collaboration qui m’a permis d’exposer dans ma ville natale et dans son principal musée des œuvres cultes de la collection de la Fondation (qui gère aujourd’hui le plus grand stock en Russie de photographie de mode occidentale du 20e et 21e siècles). Je suis heureux que les visiteurs de l’exposition voient des œuvres originales de photographes reconnus mondialement, et j’espère que ce projet d’exposition, important pour la Fondation et pour moi personnellement, suscitera un réel intérêt, et donnera une nouvelle impulsion à l’étude et à l’évolution de la photographie de mode en Russie », a commenté Yelena Nikolayevna Karisalova, fondatrice de la Still Life Foundation.

« Ce n’est que récemment que la photographie a trouvé sa place sur les murs des musées. Perçu comme « un art généralement accessible », la photographie semblait en quelque sorte moins sérieuse, éphémère. À la fin du 20e siècle, les musées ont reconnu son importance pour la culture et se sont mis à créer des espaces pour les collections photographiques. Ces dernières années, le musée a organisé des expositions sur Cecil Beaton, Candida Höfer, Steve McCurry et les frères Henkin. Certaines des images sont entrées dans la collection du musée », souligne Dmitry Yuryevich Ozerkov, chef du département d’art contemporain de l’Ermitage.

À la fin du 20e et au début du 21e siècle, l’industrie de la mode a pris une ampleur toujours plus grande, et le phénomène de la mode et de l’image de mode connaît une ascension rapide et devient un sujet de réflexion philosophique et culturel profond. La mode contemporaine est un travail sur les désirs, les opinions, les idées préconçues et les ambitions des autres, tandis que la photographie de mode est le laboratoire au sein duquel ce travail se déroule. Les critiques reconnaissent qu’au 20e siècle mode et photographie de mode sont devenues pratiquement indissociables, formant une même sphère commune : des projets visuellement spectaculaires se développent au fil des pages de magazines sur papier glacé, la grande fantaisie du « monde de la mode » nous tente et nous séduit dans les pages de la presse.

La première œuvre présentée dans l’exposition est un tirage original classique de 1939 du Corset Mainbocher de Horst P. Horst – un symbole vivant de l’Europe de l’entre-deux-guerres. Elle devient une sorte de point de référence marquant le début de l’histoire de l’industrie de la mode : profondément modifiée par la guerre, stimulant l’unification et la standardisation de l’industrie légère. Parallèlement, à mesure que la mondialisation du marché et le développement des médias de masse progressaient, la haute couture s’appréhendait de plus en plus comme un domaine de fantaisie et d’ambition. Avec la photographie, elle a créé des images désirables dans lesquelles la nature universelle du langage se conjugue avec l’inaccessibilité du rêve.

Au XXe siècle, la photographie de mode s’étend d’une part au domaine du grand art, d’autre part gagne du terrain dans la sphère de la culture populaire. Les œuvres qu’Erwin Blumenfeld et Irving Penn ont réalisées pour les couvertures de Vogue dans les années 50 ont ébranlé les conceptions quant à la fonction commerciale du cliché de mode : il s’agit moins de publicités vestimentaires au sens habituel de l’époque que d’œuvres d’art à part entière. Progressivement, avec la prospérité croissante et l’afflux de capitaux dans l’industrie, les shootings de mode sont devenus des affaires plus grandioses et plus coûteuses, et les envolées d’imagination des photographes de plus en plus extravagantes. Les ambitions et la poussée de la photographie de mode au cours de cette décennie ont été symbolisées par les séries de Richard Avedon dans les lieux les plus exotiques. À partir des années 1970, la photographie de mode a commencé à prendre l’énergie sombre et parfois opposée des sous-cultures – les motifs de voyeurisme et d’érotisme s’expriment de manière particulièrement vive dans les images prises par Helmut Newton. À la fin des années 1980, le phénomène du « top model » émerge dans la culture de masse : les héroïnes des couvertures de magazines accumulent un immense stock de reconnaissance publique et sont admirées au même titre que les stars de cinéma. La photographie de 1989 de cinq mannequins par Herb Ritts reflète le nouveau statut des mannequins en tant que célébrités. Dans les années 1990, de jeunes photographes ont opposé à l’idiome dogmatique des magazines de luxe traditionnels le naturel, l’humour postmoderne, la franchise et l’audace.

Aujourd’hui, l’industrie de la mode ne se contente pas de jouer avec les tendances en produisant des symboles accrocheurs, elle repense constamment son lexique visuel, ses règles éthiques et esthétiques.

L’exposition « Beauté et style. L’histoire de la photographie de mode de la collection de la Still Art Foundation » a été préparée par le Département d’art contemporain de l’Ermitage dans le cadre du projet Hermitage 20/21. Le commissaire de l’exposition est Dmitry Yuryevich Ozerkov, chef du Département d’art contemporain.

Un catalogue illustré a été réalisé pour l’exposition avec des textes de Dmitry Ozerkov, Natalia Grigorieva-Litvinskaya, Daria Panayotti et Nathalie Herschdorfer.

 

La Fondation Still Art

La Fondation créée par Yelena Karisalova en 2018 gère la plus grande collection en Russie de photographie de mode occidentale des XXe et XXIe siècles. Depuis 2019, la Fondation s’est engagée dans des activités éducatives, d’édition et d’exposition dans le domaine de l’art photographique, et soutient activement la photographie de mode russe.

La conservatrice de la collection de la Still Art Foundation est Natalia Eduardovna Grigorieva-Litvinskaya, fondatrice de la Galerie Lumière à Moscou.

 

Beauty and Style. The History of Fashion Photography from the Collection of the Still Art Foundation

12 décembre, 2021 – 13 mars, 2022

The State Hermitage Museum

Palace Square, 2, St Petersburg, Russia, 190000

www.hermitagemuseum.org

 

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