L’idéal féminin : c’est une industrie à lui tout seul, une vision de la beauté mise au-dessus de toutes les autres, comme une chose à laquelle aspirer par dessus tout, à conquérir et à conserver. La femme idéale existe parce que nous avons besoin d’elle, une image de puissance ou de soumission, quel que soit le modèle choisi. Elle est à la fois muse et maîtresse, réclamant notre attention au-delà de son attrait physique immédiat, colonisant notre imagination avec un chant de sirène qui a tendance à devenir envahissant. Elle existe, aujourd’hui, comme le reflet d’une race dominante, claire de peau, les cheveux lisses, et svelte. Elle a autant de courbes qu’il lui est autorisé d’en avoir, pas beaucoup de chair ni de muscle, juste le strict minimum, parce que, vous voyez…
La mode crée les tendances, les consommateurs suivent le rythme, et ce qui est souvent difficilement perçu en deux dimensions est rendu plus manifeste quand on en rajoute une troisième, quand on passe devant les vitrines promouvant le glossaire visuel des créateurs. Les mannequins sont les nouvelles manifestations de la production artistique destinée au public, remplaçant les statues des dieux au nom de la raison commerciale. Dans une culture où l’argent est roi, les formes d’art et de beauté qui sont les plus goûtées sont celles qui peuvent s’acheter. Et le mannequin doit donc se faire le relais de nos idéaux et de nos rêves, tout en les rendant dans le même temps accessibles, sous la forme des parures qu’elle porte et que l’on peut s’acheter.
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