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Matteo Bastianelli –2011 FotoVisura Grant

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Seize ans après la fin du conflit en ex-Yougoslavie, dix mille personnes, qui se sont simplement évanouies dans la nature, sont toujours portées disparues. La Commission internationale pour les personnes disparues (ICMP) a travaillé sans relâche, depuis 1996, dans l’intention d’identifier les personnes disparues pendant la guerre, tout en contribuant à développer des commémorations appropriées pour les victimes. Les photos délavées, les cartes d’identité, les relevés de banque froissés, sont autant de fragments d’humanité attendant d’être déterrés. Chaque année, des centaines de restes humains sont identifiés et, le 11 juillet, la date anniversaire de la chute de Srebrenica, ils sont rendus à leurs familles.

Suite aux opérations de nettoyage ethnique menées par les Serbes, il reste environ 1,4 millions d’habitants dans la république de Srpska, parmi lesquels un million sont des nationalistes serbes. Les réfugiés bosniaques ne sont jamais rentrés chez eux, beaucoup par peur de se retrouver les voisins immédiats des assassins de leurs familles, d’autres à cause de l’absence d’un vrai processus de paix : en fait, la justice n’a pas été rendue pour la plupart des atrocités commises pendant la guerre en ex-Yougoslavie.

Plutôt que des images volées, les miennes étaient plus que tout autre chose un mélange de souvenirs et de visions, de moments réellement vécus et d’autres seulement imaginés. Puis, un fragment après l’autre, j’ai commencé à rassembler les pièces du puzzle de l’identité bosniaque, qui a été violée par le plus long siège de l’histoire moderne, me concentrant sur les vies de ces jeunes musulmans, orthodoxes et catholiques, parmi les rêves de liberté pour le futur, l’émulation des modèles occidentaux, et les pressions exercées par le nationalisme. C’est la vie en Bosnie aujourd’hui, dans le noir et blanc des émotions gelées, d’une transition toujours présente entre le passé et le futur. Où les rêves cohabitent avec les cauchemars, la haine avec l’amour, et, où se fait sentir un désir nouveau à rebours du cours de l’histoire de passer à autre chose, incarné par les jeunes générations. Où un baiser rallume l’espoir, au milieu des décors et des méandres de l’esprit.

Matteo Bastianelli, FotoVisura Grant Finalist

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