Son nom : Manon Chauvin. Elle vend des pintades sublimes sur le plus beau marché du Luberon : le marché paysan de Coustellet. C’est un étonnant personnage. Elle est aussi photographe. Ses images dégagent un calme, une sérénité, une ambiance quotidienne très loin des clichés d’aujourd’hui.
Elle les accompagne de ce texte.
La photographie…. point de vue personnel :
Elle est un outil avant d’être un art. Il est question de capturer des moments, de piéger dans un appareil un instant que l’on veut posséder et qui d’un seul coup semble nous appartenir. C’est une approche vraiment différente de la peinture, du dessin ou de la musique. Ces disciplines demandent que la main soit la prolongation de la pensée, dans la photographie l’action est plus franche, directe parfois irréversible. Ce qui est notable, c’est que l’on peut obtenir une image marquante, fascinante, intriguante, belle ! avec un appareil photo jetable ou même un vieux téléphone tout autant qu’avec le dernier reflex à la pointe de la technologie… parfois la « meilleure » photo c’est celle qu’on oublierait presque en fin de pellicule coupée par un bandeau noir et une ligne de lumière. Celle qui nous a échappée, celle issue du chaos, celle qui aurait saisi un instant à notre insu comme une conversation non rompue qui se termine sortant d’un téléphone au fond d’une poche.
Pour ma part, la photo c’est un outil d’archivage, c’est la peur d’oublier l’éclat de certaines choses, le désastre comme la beauté, le désastre qui devient beauté… ou parfois souligner des détails qui sont en fait … le sujet.
