Chaque jour, nous sommes bombardés par des milliers de demi-images de jeunes femmes nues, mais il est pratiquement impossible d’en aperçevoir une de dieille dame dénudée. Ces images peuvent être classées directement comme répugnantes, sinistres et, par conséquent, tabous. Avec une touche délicate, sans rien cacher, Manabu Yamanaka photographie les traces du temps sur les corps d’un groupe de femmes âgées dont l’âge varie entre 89 et âgé de 102 ans. Il nous montre aussi le corps humain dans ses dernières étapes avant son transit définitif vers l’autre vie. Yamanaka est bouddhiste.
Ces photos frappent par leur aptitude à tirer vers le rejet pur et simple, elles ravivent nos craintes du vieillissement, de la souffrance, de la mort. Elles manifestent notre nature transitoire de l’impermanence. Pourtant, cette représentation radicale de la fragilité et de la vulnérabilité est capable de réveiller la remarquable capacité empathique des êtres humains.
