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Lucien Hervé : Géométries sous la lumière

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Le Centre des monuments nationaux et Le Jeu de Paume présentent « Lucien Hervé. Géométries sous la lumière » une exposition du travail du photographe Lucien Hervé (1910-2007) consacrée à une sélection de ses prises de vue architecturales, à la villa Savoye du 21 novembre 2019 au 23 février 2020.

Célébrant le 70ème anniversaire de la rencontre entre Le Corbusier et Lucien Hervé, l’exposition se propose de renouer le dialogue artistique engagé par les deux créateurs autour du « jeu savant, correct et magnifique de formes assemblées dans la lumière ».

L’exposition des photographies de Lucien Hervé à la Villa Savoye, monument conçu par Le Corbusier en 1931, marque le 70ème anniversaire de la rencontre entre les deux  créateurs, collaborateurs et amis. Si cette rencontre a été décisive dans le parcours du photographe de 39 ans, elle a représenté également un commencement pour l’architecte déjà établi : celui d’un nouveau dialogue entre son œuvre architecturale et sa représentation.

« Vous avez une âme d’architecte et vous savez voir l’architecture », écrit Le Corbusier dans sa première lettre adressée à Lucien Hervé, « venez me voir ! ».

La première discussion entre les deux hommes s’est davantage consacrée aux arts plastiques, et tout particulièrement à la peinture, plutôt qu’à l’architecture ou à la photographie. Cette première passion partagée exprime d’une manière fondamentale leur vision de l’art. Le Corbusier avait créé une œuvre totale en s’exprimant dans de nombreux domaines. Les débuts d’Hervé en tant que peintre témoignent de son adhésion à ce regard global. Leur dialogue s’est approfondi au fil des années autour de visions partagées, avant tout sur l’homme et sa place dans la société de l’époque. Dans sa jeunesse, Lucien Hervé s’était engagé dans le syndicalisme, au parti communiste et dans la résistance. Artiste établi, il s’est associé à la vision sociale de Le Corbusier.

L’exposition de Lucien Hervé à la Villa Savoye offre au public une occasion particulière de faire dialoguer à nouveau les travaux des deux artistes. Le choix restreint de photographies de Lucien Hervé cherche à entrer en résonnance avec l’espace de la villa, sa géométrie, ses rythmes, ses volumes, ses équilibres délicats, ses matériaux. « Savoir voir l’architecture », comme Le Corbusier le formula, représentait pour le photographe le fait de la contempler, d’investir ses espaces, d’effleurer ses cimaises et d’observer son interaction avec la lumière changeante – avant d’oser la transformer. Car si les constructions de Le Corbusier peuvent être appréhendées comme des sculptures, les photographies de Lucien Hervé deviennent des œuvres d’art plastique tendant vers l’abstraction. Une série de photographies interprétant cette vision architecturale jalonne la visite.

« La lumière et l’ombre sont des haut-parleurs de cette architecture… » – disait Le Corbusier au sujet des prises des vues d’Hervé sur l’abbaye du Thoronet, monument également géré par le Centre des monuments nationaux. Ce constat si juste s’applique à cet édifice en particulier, mais synthétise plus largement les principaux éléments de construction propres au photographe. Aux côtés de l’abbaye, une série d’autres sites, comme les maisons vernaculaires de la Méditerranée ou les monuments anciens de l’Inde, tissent un lien entre les deux artistes, comme autant de découvertes et sources d’inspiration partagées.

Les modes d’accrochage de Lucien Hervé ont toujours reflété sa conviction que le but d’une œuvre d’art n’est pas de décorer. Il n’a d’ailleurs jamais considéré ses photographies comme des œuvres proprement dites, mais plutôt comme des images destinées à captiver et émouvoir. Dès ses premières expositions, il a cherché à en faire des occasions d’échanges, de surprises, de questionnements. La Villa Savoye, elle-même pleine de surprises, si «intouchable » dans son état actuel, est un véritable défi à l’accrochage des images du photographe qui a fait l’objet d’un projet scénographique conduit avec des étudiants de l’École nationale supérieure des arts décoratifs. Les espaces semi-ouverts de la villa, le jeu continuel entre l’intérieur et l’extérieur est prolongé dans les photographies de Lucien Hervé qui, à l’aide de la lumière, transfigure les murs, les surfaces, les matériaux comme la pierre ou le béton.

 

Le Centre des monuments nationaux et le Jeu de Paume présentent

« Lucien Hervé – Géométries sous la lumière »

du 21 novembre 2019 au 23 février 2020

Villa Savoye

www.villa-savoye.fr

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