La galerie Fahey/Klein présente « The Pure Wonder » (Le Pur Emerveillement), une exposition rétrospective mettant en lumière l’oeuvre de Miles Aldridge, photographe basé à Londres. Des tirages photographiques grand format retraçant la carrière d’Aldridge sont exposés jusqu’au 17 octobre 2015.
Miles Aldridge crée avec une grande maîtrise des images visuellement saisissantes, les femmes et la couleur faisant figure d’obsession tout autant l’une que l’autre. Travaillant à la manière d’un réalisateur, Aldridge a développé un univers à la confluence du rêve et de la réalité. Ses images contiennent des scènes hyper réalistes campées par des femmes à la beauté impossible, étant chacune l’incarnation d’une perfection apparente. Chaque image dément cependant une nuance plus sombre de mystère et de malaise. Le regard fixe et vide, une beauté blonde plante un couteau dans un gâteau d’anniversaire, hurle dans un téléphone ou allume d’un air nonchalant sa cigarette à une cuisinière alors que les flammes du gaz lèchent ses cheveux. Chaque scène élaborée par Aldridge mettant le spectateur en arrêt explore les dualités complexes de la vie contemporaine : la perfection et les dégâts, la violence et la passivité, le banal et le bizarre. Aldridge a créé de façon simultanée un monde onirique et un cauchemar dans lesquels l’angoisse, la mélancolie et l’ennui paraissent tellement beaux qu’il est impossible d’en détourner le regard.
Bien que le monde imaginaire d’Aldridge soit empreint de glamour, son oeuvre ne peut être définie comme étant de la pure photographie de mode. Les photographies d’Aldridge sont dotées d’une pénétrante connaissance de soi et d’un humour noir brillant, ce qui lui permet de jouer au sein du registre de mode mais de ne pas y rester circonscrit. S’inspirant de ses débuts en tant qu’illustrateur, Aldridge commence la réalisation d’une photographie en élaborant dans un premier temps un dessin qui tient lieu de storyboard et construit un décor de façon méticuleuse. Cette approche a pour résultat une image cinématographique hautement stylisée et détaillée de façon obsessionnelle ressemblant à un négatif photographique. Les photographies d’Aldridge se lisent ensuite à la manière d’une scène tirée d’un film noir, forçant le spectateur à s’attarder un moment pour être le témoin de ce qui se passe ensuite.
‘Toutes mes images ont une idée récurrente: une sorte d’attirance et de répulsion simultanées, un mouvement de va et vient qui émane d’elles. Vous êtes attiré par l’image mais vous êtes en même temps perturbé par elle. Si je devais résumer mon oeuvre, lui donner une devise qui pourrait être inscrite en Latin au-dessus de la porte de mon studio, elle serait la suivante: Une chose hideuse photographiée d’une belle façon. En voulant signifier qu’elle est dérangeante, qu’elle n’est pas agréable mais que par la ruse de la beauté, vous êtes attiré dans cette image et vous vous sentez légèrement mal à l’aise d’en avoir été témoin. Elle a maintenant fait irruption dans votre flot sanguin. Elle saisit votre conscience. Elle vous a tendu un piège.’
EXPOSITION
The Pure Wonder de Miles Aldridge
10 septembre au 17 octobre 2015
Fahey/Klein Gallery
148 N La Brea Avenue
Los Angeles, CA 90036
États-Unis
http://www.faheykleingallery.com
http://www.milesaldridge.com
