« Ce que les êtres humains cherchent àapprendre de la nature, c’est comment l’utiliser pour la dominer entièrement, ainsi que les êtres humains » Horkheimer et Adorno dans La Dialectique des Lumières (1944)
The Canary and The Hammer est un récit international complexe qui détaille la veneration de l’or. Photographié sur quatre ans et quatre continents, le travail associe des problèmes et des esthétiques apparemment disparates à travers un mélange d’images fixes, d’images animées et de documents d’archives, provenant à la fois de collections en bibliothèque et en ligne.
Commençant au Pérou, une terre jadis pillée par les conquistadors latins pour son abondance de métaux précieux, Barnard décrit un horizon montagneux du désert, occupé par un petit groupe de mineurs d’or artisanaux. En se concentrant sur les membres féminins des «Pallaqueras» (trieuses de minéraux), Barnard raconte l’histoire de celles qui trient «le rebut» en fonction de sa teneur en or. Ces femmes représentent à la fois la première étape qui amène la matière sur le marché mondial moderne et les exigences de plus en plus dangereuses et exploitantes du capitalisme tardif.
Une grande partie de la série étudie le désir abstrait mais inné de l’homme d’occuper un territoire – démontrant ainsi les liens directs qui unissent la conquête à la catégorisation. Depuis l’arrivée des colonisateurs anglais à Jamestown, en passant par les dernières technologies spatiales développées par la NASA, Barnard montre comment la cartographie, le rendu géographique et la photographie remplissent une fonction spéculative pour l’impulsion coloniale et l’acquisition de la richesse. Reflétant ces désirs, l’œuvre présente un large éventail d’approches visuelles et photographiques allant de la photogravure aux paysages numériques en trois dimensions. L’objectif est de visualiser et de référencer les histoires à travers lesquelles l’or a conduit et maintenu ces attitudes. Pour documenter les mines d’or et les villes fantômes de la Sierra Nevada, Barnard utilise une caméra stéréoscopique analogique, faisant directement allusion aux travaux de Carleton Watkins, qui avait photographié la région dans les années qui suivirent la ruée vers l’or en Californie. Les images de Barnard révèlent un passage du temps impitoyable, décrivant les ruines squelettiques d’un paysage mutilé et abandonné par ceux qui en cherchaient le trésor.
Les caractéristiques du capitalisme contemporain sont l’inégalité économique et la dévastation écologique, ce dernier étant accepté comme le prix du premier. Par exemple, le flux de déchets électroniques (et sa teneur élevée en métaux précieux) en Chine a créé un marché concurrentiel pour l’extraction illégale et dangereuse et témoigne d’un mépris pour la santé de ceux qui travaillent à extraire l’or de la technologie et les terres dans lesquelles les produits chimiques toxiques utilisés dans le processus s’accumulent. Tandis que ces images offrent un aperçu de la face cachée de l’or, d’autres témoignent de l’enquête sur diverses pratiques expérimentales dans lesquelles l’élément est à la pointe d’un changement positif. Des applications médicales au potentiel commercial des nanoparticules en passant par la création de plantes photoluminescentes, un éventail complet d’opportunités complète la série, témoignant de l’approche globale de Barnard en matière de pratique photographique.
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