«Le patrimoine culturel mexicain se révèle avec des caractéristiques intenses et sublimes dans les œuvres photographiques de Lola Alvarez Bravo et de Mariana Yampolsky, maîtres de l’utilisation de la photographie pour exprimer les aspects humains et visuels de la culture mexicaine.
–Spencer Throckmorton
Throckmorton Fine Art organise un «dialogue visuel» entre deux maîtres photographes dont l’attrait pour les diverses cultures du Mexique a suscité un lien unique entre elles au cours des décennies qu’a duré leur amitié.
Nées à un quart de siècle de distance, Lola Alvarez Bravo au Mexique en 1903 (ou 1907 par certains récits) et Mariana Yampolsky à Chicago en 1925 ont utilisé leurs talents photographiques pour représenter la réalité humaine rencontrée lors de leurs nombreux voyages à travers le Mexique. Contrairement aux œuvres d’artistes renommés tels que Diego Rivera, Hugo Brehme, Claude-Joseph-Désiré Charnay, Guillermo Kahlo, Edward Weston et Tina Modotti, qui ont souvent dépeint des messages politiques dans leur travail, Lola et Mariana partageaient une affinité et de l’empathie pour la paysannerie mexicaine, photographiant spontanément et avec beaucoup de respect à une époque où le Mexique sortait d’une révolution et connaissait une croissance rapide.
Spencer Throckmorton dit: “Lola et Mariana venaient de mondes très différents. À certains moments, Lola a joué le rôle de mentor ou d’enseignante de Mariana. Leur amour partagé du Mexique et de la culture mexicaine a forgé une amitié qui a duré toute une vie.”
Lola, née Delores Martinez de Anda à Jalisco, est devenue orpheline dès son plus jeune âge et a vécu avec son frère aîné à Mexico. Elle a épousé son ami de longue date, le célèbre artiste Manuel Alvarez Bravo, en 1925. Chacun était photographe autodidacte. Lola a non seulement aidé Manuel avec le travail de laboratoire, mais a aussi ouvert une galerie à Mexico, où tous deux devinrent familiers avec les artistes de l’époque, parmi lesquels Maria Izquierdo, Lupe Marin, Diego Rivera et Rufino Tamayo. À mesure que ses talents se développaient, Lola a expérimenté le photomontage et la cinématographie. Son seul court métrage, «Chapingo», traite de la technique de fresques murales de Diego Rivera dans la chapelle de Chapingo, qui a profondément touché Lola, tout comme le médium cinématographique lui-même.
En 1944, après avoir obtenu son diplôme de l’Université de Chicago, Mariana a entendu parler du mouvement muraliste mexicain lors d’une conférence à laquelle elle a assisté et a pris la décision de se rendre au Mexique. Bien qu’elle ne parlait pas espagnol, elle s’est immergée dans la culture mexicaine et ses habitants. À l’occasion de réunions avec Pablo O’Higgins et Leopoldo Mendez, elle a commencé à travailler dans un atelier d’imprimerie principalement consacré aux syndicats et aux agriculteurs. Son contact avec l’Atelier d’Impression Populaire ou l’Atelier de Graphisme Populaire (TGP), où elle était la seule femme à l’époque, la mettait en contact avec des artistes accomplis qui réalisaient des estampes, des dessins et des peintures. Mariana resta active au sein du TGP de 1945 à 1960 et fut une importante contributtrice en tant que secrétaire, imprimeur et organisatrice d’expositions – en plus de ses propres tirages. Ses tirages étaient de puissantes références semi-abstraites à ses idées politiques et sociales.
De part leurs experiences, Lola et Mariana ont naturellement accumulé un héritage. Chacune ayant accès à cet héritage avec son esprit créatif, sa liberté, sa curiosité personnelle, son respect et sa bonne humeur. Ensemble, elles ont compris que la photographie est un média sans limite.
TIME OF CHANGE – L’HEURE DU CHANGEMENT – a Visual Dialogue between
Lola Alvarez Bravo and Mariana Yampolsky
Du 20 septembre au 1er decembre 2018
Throckmorton Fine Art
145 East 57th Street, 3eme étage
New York, NY 10022
