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Les Photaumnales 2014

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Le troisième et dernier axe de la programmation des Photaumnales est The Disciples. Il rassemble 8 expositions réparties sur trois sites différents basés à Beauvais et à Amiens. Cette sélection présente des photographes internationaux qui présentent des travaux photographiques sur l’univers de la musique avec James Mollison, Dominique Dudouble, Pascal Mirande, Laëtitia Donval, Susanne Bürner, Sue Rynski, Robert Kluba et Samuel Kirszenbaum.

 

The Disciples
James Mollison

« II y a plusieurs années, en voyage à Los Angeles, j’ai remarqué que de nombreuses filles s’habillaient comme Britney Spears. Je me suis demandé si c’était un choix délibéré. Je voulais aller voir un concert de Britney pour en savoir plus, mais elle ne tournait pas. A la place, je suis allé voir un concert de Marilyn Manson. Les fans étaient incroyables, mais j’ai été déçu des portraits individuels que j’avais réalisés. En revanche, lorsque je regardais les portraits de groupes, quelque chose de bien plus intéressant émergeait.
Au début du projet, j’ai tenté d’obtenir l’autorisation d’entrer dans les salles de concert. Mais au final je ne l’obtenais pas parce que je photographiais les fans et pas les musiciens, ou parce que le groupe ne pourrait pas contrôler les images, ni toucher d’argent… Bref, j’ai décidé d’installer mon studio dans la rue, à la sortie des concerts. J’ai eu de l’aide. Peu de temps après le démarrage du projet, j’ai rencontré Amber (aujourd’hui ma femme), qui demeurait à mes côtés pendant les prises de vue. Avant chaque concert, nous avons étudié les photos des musiciens pour nous familiariser avec leur look. Nous scrutions la foule pour retrouver ce même look. En règle générale, c’est ce que nous cherchions à photographier, mais souvent quelque chose de différent nous faisait prendre une autre direction. »

Mods for ever
Dominique Dudouble

« Les Mods ont fait la une des magazines vers le milieu des années 60, à l’occasion de castagnes homériques qui les opposaient aux Rockers, transformant le temps de quelques week-ends les paisibles plages du Sud de l’Angleterre en véritables champs de bataille.
Ils sont revenus sur le devant de la scène au début des années 80, lorsque les Who, groupe mythique de la scène musicale anglaise, décidèrent de réaliser un film évoquant les Mods, inspiré de leur album Quadrophenia . (…)
Les Mods ont vraisemblablement vu le jour un dimanche. Ils sont les enfants de l’ennui. De ce profond ennui qui suinte d’un vrai dimanche anglais dans une banlieue paumée. (…) Les Mods sont peut-être nés de l’envie de se retrouver, de se tenir chaud au cœur et au corps, de l’envie de partager un même goût pour le R&B. (…) Ils sont également nés de la magie de cette invention italienne érigée par leurs soins au rang d’œuvre d’art : le scooter, ou plus précisément le Vespa (ou le Lambretta. Ici aussi, deux clans s’affrontent…). Pour les jeunes Anglais, le scooter a été un formidable instrument d’évasion. Avec lui, on pouvait échapper aux parents, au quartier. Un ailleurs devenait possible. »


Changes – Turn and face the strange

Pascal Mirande

« We can be heroes, just for one day. » — David Bowie.
Ressemblances, différences, couleurs, similitudes, maquillage, regard, perception, androgyne, anaglyphe, Glam Rock ! Avec cette exposition, Pascal Mirande propose un travail photographique et stéréoscopique mettant en scène six filles et six garçons maquillés comme David Bowie dans les années 70. Chaque modèle est photographié dans un esprit “glam-rock”. Sans lunettes 3D, le spectateur découvre des images colorées, accentuées par la superposition et le décalage du bleu du rouge. Avec les lunettes 3D, il rentre dans la troisième dimension de l’image et découvre une autre lecture. Il s’agit d’un jeu entre les similitudes et les différences et la perception est renforcée par la technique de l’anaglyphe (procédé de la photographie en relief).


Audience

Laëtitia Donval

« Audience est une immersion photographique au sein de festivals qui réunissent les communautés rockabilly, metal, punk-hardcore, folk et blues en France et en Belgique entre 2005 et 2013. Je suis rentrée dans la musique rock par Nirvana, arborant chemise à carreaux et jeans troué de rigueur, puis j’ai découvert la multiplicité du son et des communautés où j’ai vite été perdue. Je n’ai jamais su me trouver ou me fondre dans les codes d’une communauté rock, alors j’entretiens l’attraction… avec les extrêmes. »
« J’ai souvent éprouvé la nécessité d’aller au bout d’expériences, dans des lieux familiers ou étrangers, le propos n’étant pas de photographier le monde pour le représenter mais de garder une trace, une mémoire de ces expériences. (…) Aujourd’hui, je poursuis ma recherche personnelle dans des territoires inscrits dans ma propre histoire avec ce même désir d’être dans la précarité de l’instant, en procédant par immersion et décrochement. »

50 000 000 Cant’ Be Wrong (vidéo)
Susanne Bürner

50 000 000 Can’t Be Wrong montre des groupes de personnes exprimant le désir et le désespoir à travers leurs gestes et expressions. Cependant, l’objet de leur désir, leur idole, fait défaut. Il/elle est hors champ, dissimulé(e) par les spectateurs. Toutes traces faisant référence à lui/elle sont effacées de la séquence. Ce qui demeure est ce qui se reflète sur le visage des fans. La seule indication du protagoniste absent se lit en filigrane à travers le titre de ce travail. En 1959, Elvis Presley a publié une compilation de ses chansons intitulée 50 000 000 Elvis Fans Can’t Be Wrong (50 000 000 fans d’Elvis ne peuvent avoir tort). Par la présente, il fut l’un des premiers musiciens rock à intégrer la présence des fans comme justification de l’existence d’un artiste. L’objet du désir rend les coups.


EXPOSITIONS

Rock’s Icons
Dans le cadre des Photaumnales 2014
Jusqu’au 11 janvier 2015
Galerie de la Tapisserie
22, rue Saint-Pierre
60000 Beauvais
Ouvert du mardi au vendredi de 12h à 18h, samedi et dimanche de 10h à 18h (17h les 24 et 31 décembre) – Fermé le 25 decembre et le 1er janvier.
Tél. : 03 44 15 67 00 (semaine) / 03 44 15 30 30 (week-end)

My Scene : anytime, anywhere in my rock’n’roll playground
Sue Rynski

« Née en 1954, en même temps que le rock’n’roll, j’ai grandi avec la musique “high energy” de ma ville natale, Detroit (USA). Je me suis imprégnée de cette musique forte, physique, émotionnelle. J’ai vécu l’époque punk entre amis dans l’underground art et rock de Detroit à la fin des années 70, une pépinière de création et de liberté où j’ai affiné ma vision photographique : active, intime, graphique, exaltante, fusionnant avec la force de la musique et captant mes potes au sein de l’ambiance“dirty” et “trash”. Aujourd’hui, l’essence même du rock continue à m’inspirer. Loin des contraintes commerciales et des caricatures à la mode, ce qui reste du rock authentique est créé et vécu dans l’obscurité. Dans des petits bars, dans une manière de vivre, les rockeurs trouvent une liberté qui est devenue rare de nos jours… C’est mon existence aussi. Ma série My Scene est un théâtre personnel dans lequel j’évolue. L’acte photographique est pour moi très corporel. J’ai besoin de sentir la musique, la passion, le mouvement. Je “trouve” mes images dans des instants choisis, cadrés avec précision. Il y a souvent une sorte d’automatisme psychique. Je cherche à pousser au-delà du genre “photographie de rock” conventionnel, et de créer une œuvre “rock” haute en couleurs, un concentré d’émotion et d’énergie. »

EXPOSITION
My Scene: Anytime, Anywhere in my Rock’n’Roll Playground : Sue Rynski
Dans le cadre des Photaumnales 2014
Du 23 octobre au 22 novembre 2014
La Briquetterie
2, rue Lescouvé
Amiens

Du mercredi au dimanche de 15h à 18h
Tél. : 03 22 95 12 95

La fureur du passé
Robert Kluba

Soixante ans après les premiers titres diffusés sur les ondes radio, les fans du rock’n’roll sont plus jeunes que les chansons de l’époque. Engagés dans des associations, ils se retrouvent dans les clubs de musique pour un week-end, lors de courses de voitures. Ils exercent souvent des métiers en lien avec leur passion : musiciens, coiffeurs, tatoueurs, stylistes, etc. (…) Ils font revivre le mode de vie de l’époque et constituent une communauté qui rayonne en Europe et dans le monde. Leur fascination pour la musique américaine des années 50 se manifeste également à travers leur goût pour la mode, la décoration vintage, les véhicules anciens. Ce sont plus que des fans ordinaires car leur vie quotidienne est ancrée dans les fifties.
La fureur du passé nous ramène à une époque où les imposantes limousines de 8 cylindres, les meubles pour télévision à tubes cathodiques et les vinyles en 45 tours se vendaient à grande échelle.
L’exposition propose un voyage contemporain entre Paris et Berlin et jette un regard intime sur l’univers des rockeurs d’aujourd’hui qui vivent dans un monde rétro. Il suscite un sentiment trouble où passé et présent s’abolissent.
Frédérique Founès (Signatures, maison de photographes)

EXPOSITION
La fureur du passé : Robert Kluba
Dans le cadre des Photaumnales 2014
Jusqu’au 16 novembre 2014
Jardin du Musée départemental de l’Oise
Rue du Musée

60000 Beauvais
De 10h à 12h et de 14h à 18 h i fermé le mardi
Tél. : 03 44 10 40 50

Public
Samuel Kirszenbaum

« Travaillant pour de nombreux magazines et quotidiens, je suis souvent amené à couvrir les festivals. Je me suis rendu compte que le public était autant représentatif d’une époque que les artistes présents sur scène. Pour moi, être en face d’un visage, ne pas se cacher, c’est essentiel. Or, pour les photos de musiciens qui jouent, à moins d’être sur scène, c’est impossible. Mon intérêt dans cette série est de documenter les changements d’habitudes, de style de qui va en festival, sans oublier les comportements immuables. Un exemple ? Les appareils photo numériques à partir de 2002-2003, puis les téléphones portables à partir de 2004-2005, qui font leur apparition comme capteur de souvenir. Un autre exemple ? Le bonheur d’un bon concert, une foule surexcitée, les personnes chargées de la sécurité poussées dans leurs retranchements quand un artiste décide de descendre au contact de son public, les pogos, la sueur… A une époque où la musique se consomme de moins en moins comme un objet, le liveprend toute son importance et cette typologie du public le reflète. »

EXPOSITION
Public : Samuel Kirszenbaum
Dans le cadre des Photaumnales 2014
Jusqu’au 16 novembre 2014
Jardin du Musée départemental de l’Oise
Rue du Musée

60000 Beauvais
De 10h à 12h et de 14h à 18 h i fermé le mardi
Tél. : 03 44 10 40 50

http://photaumnales.fr

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