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Les 40 ans de l’ICP

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Laurence Cornet : Peut-on commencer en expliquant comment s’est constituée la collection de l’International Center of Photographie ?

Brian Wallis: Une des choses qui m’a impressionné, c’est la manière dont Cornell Capa conçut cette collection dès le début comme étant la partie centrale de l’organisation. Cette dernière avait pour but d’offrir aux photographes un lieu où se rencontrer, étudier et exposer leur travail, mais aussi de préserver le travail des photographes. C’était vraiment fondamental pour lui, en partie bien sûr parce qu’il était l’administrateur des archives de son frère. Et il s’intéressait non seulement à ce qui arrivait aux impressions, mais, plus important encore, au sort des négatifs. C’est à partir de là que les autres aspects de l’ICP ont commencé à se développer.
Depuis le début, il conceptualisait une collection à l’ICP qui permettrait de préserver le travail réalisé par les photographes tout au long de leur carrière. À peu près au même moment où Robert Capa se faisait tuer, en 1953, Werner Bischof mourut, puis son ami Chim. aAussi la question de la préservation de leurs œuvres était-elle très présente à l’esprit de Cornell Capa du milieu des années 50 au milieu des années 70, quand l’ICP fut fondé. Il avait envie non seulement d’organiser des expositions, ce qu’il fit de manière très active, mais aussi de permettre au public de découvrir ces œuvres. C’était assez audacieux d’avoir cette démarche dans les années 50 et 60, quand la photographie n’était pas très appréciée des musées importants et que personne n’envisageait de protéger les imposantes archives photographiques déjà existantes. Le Museum of Modern Art, par exemple, a refusé à plusieurs reprises l’offre de donation du fonds Atget avant la fin des années 60, quand ils ont fini par acquérir la collection Abbott/Levy !

L. C. : Les archives de Robert Capa et de Cornell Capa sont vraiment au cœur de la collection de l’ICP, et l’idée de collectionner et de préserver les fonds des photographes est l’un des principes fondateurs de l’institution. Pouvez-vous nous donner une idée d’ensemble de la collection ?


B. W. : La collection comprend plus de 150 000 photographies et d’autres objets imprimés. Elle est consacrée principalement au photojournalisme et à la photographie documentaire entre la Première et la Seconde Guerres mondiale, donc approximativement des années 20 aux années 50.
Nous avons une fantastique collection de photos, de négatifs et de matériel imprimé, nous avons des magazines des années 30, quand les photojournalistes faisaient tout juste leur apparition. C’est vraiment la période fondatrice du photojournalisme européen et nord-américain qui représente notre plus grande force.
Dans notre travail, nous mettons l’accent sur la perception des changements culturels et historiques, et cela inclut de s’intéresser aux productions photographiques récentes qui encouragent les transformations sociales — ce qui était aussi l’une des préoccupations de Cornell Capa. Nous avons une belle collection de photographie sociale, et durant la dernière décennie, nous avons étendu les limites de la collection en remontant vers les débuts de la photographie et en nous penchant sur des travaux contemporains. Nous avons maintenant des images qui datent de la fin du XIXe siècle et, dans le même temps, nous avons essayé de construire la collection en y incluant de nombreux photographes contemporains comme Zoe Strauss et Christer Stromholm.

Lire la suite de l’interview dans la version anglaise de L’Œil de la Photographie.

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