Mon premier souvenir de Cornell remonte à l’été 1996, que j’ai passé à New York comme stagiaire dans l’édition. Il était comme un grand-père pour moi, distribuant argent et conseils pour m’aider sur ma route vers une carrière d’écrivain et de photographe. Je me souviens clairement de nos repas dans des restaurants chinois avec sa tendre épouse, Edie. Il me disait : « La vie est riche. » C’était une déclaration presque simpliste, mais il arrivait à l’incarner dans sa manière d’être. Cornell était plein d’entrain, passionné, généreux, engagé et vivant. Il devint instantanément comme un membre de ma famille, et nos brefs moments passés ensemble ont eu un impact déterminant sur moi.
Dans les années 50, mon père, Brian Seed, rencontra Capa dans les bureaux de Londres de Life. Brian avait perdu son père dans les bombardements de Londres durant la Seconde Guerre mondiale, et Cornell devint pour lui, non sans réticence, un mentor et une figure paternelle, l’initiant au monde sophistiqué du photojournalisme international et le guidant alors qu’il commençait sa carrière sur le terrain. Cornell convainquit finalement Brian de quitter Life et de devenir son assistant personnel. Ils voyagèrent tous les deux à travers la Grande-Bretagne et l’Europe en tant qu’équipe photographique. Brian se rappelait : « Il était très extraverti, très vivant ; un personnage rempli d’énergie… Il me fit découvrir le monde. » Il fit la même chose pour moi, et c’est lui qui fit se rencontrer mon père et ma mère, Sheila Turner-Seed, en 1973.
Lire l’interview dans la version anglaise de L’Œil de la Photographie.