Le Quyi est une des formes du théâtre traditionnel chinois, une forme populaire qui réunit les arts du chant, du conte, de la danse, des bateleurs. Toutes sortes de personnages le traversent, masculins (les sheng) ou féminins (les dan), vieux ou jeunes, gentils ou méchants, sérieux ou bouffons. Cette série de photographies de Jin Xin n’est pas une illustration du théâtre chinois : elle interroge l’âme du personnage, ses émotions dans des diptyques qui sont comme des scènes prolongeant la pensée du comédien, comme des portes ouvertes. Au travers des visages peints, des corps richement parés, se dévoile une douce et étrange poésie, comme un écho lointain. Jin Xin aime y associer ce poème :
L’art de Quyi, quand les artistes sont sur scène,
Les yeux fermés, ils plongent dans leurs mondes.
Que s’imaginent-ils dans leur tête ?
Un champ qui brûle,
des chaussures recouvertes de poussière,
la famille qui s’éloigne de plus en plus…
Pour ces artistes, le Quyi n’est pas un art, c’est une passion.