À l’état sauvage
Né à Poitiers en 1970, Laurent Baheux a d’abord été attiré par le journalisme. A l’époque, il suivait l’actualité sportive et écrivait les comptes rendus des rencontres. Un jour, la rédaction en chef lui a demandé si il pouvait illustrer ses articles par des photos prises lors des événements.Il accepta et peu à peu, son goût pour l’image a pris le pas sur son goût pour le texte.
En 2002, il sature et a envie d’aller voir au-delà de l’humain. Ainsi, après des années passées à travailler dans le domaine du sport international, Laurent a délaissé la frénésie des stades et des villes pour se concentrer sur ce qu’il appelle la « vision personnelle monochrome de la vie sauvage ». Il adore la nature et est convaincu que « partout où l’homme avance, la nature recule » il tourne très vite son attention vers des environnements dépourvus d’interférences humaines. Résultat : Des images en noir et blanc à couper le souffle sur la faune sauvage d’Afrique.
Ses prises de vue avec les animaux sont réalisées de la même façon qu’il photographie les humains, cherchant à capturer et à transmettre l’individualité en respectant le territoire de ces animaux sauvages.
Aujourd’hui, après avoir consacré son dernier livre au roi lion, c’est à un autre monarque que le photographe Laurent Baheux a décidé de rendre hommage, et pas des moindres. Avec « ELEPHANT » , il raconte près de 20 ans de rencontres inoubliables au Kenya, en Namibie, en Afrique du Sud au Botswana ou en Tanzanie, avec cet animal emblématique et qui ne cesse de l’étonner, lui dévoilant à chaque rendez-vous une nouvelle facette.
Un livre en 80 photograhies qui offre le spectacle incomparable d’un face-à- face intime avec l’animal. A travers de ses images, le photographe nous incite à prendre le temps de contempler l’animal, pour mieux nous interroger. « Ce que je cherche, c’est cet instant furtif où la photographie racontera le caractère de l’animal, révélera son identité, sa personnalité pour tenter de nous rapprocher et de nous connecter un peu plus à son humanité« , explique Laurent.
Et pour accompagner ses clichés reconnus pour leur noir et blanc dense et contrasté, le poitevin convie la plume de l’auteur français Alexandre Jardin pour une préface singulière et passionnée. Ses images sont également ponctuées de citations de l’écrivain Romain Gary publiées en 1968 dans sa toujours actuelle Lettre à l’éléphant.
Votre premier déclic photographique ?
Laurent Baheux : Un portrait raté.
L’homme d’images qui vous inspire ?
Laurent Baheux : Peter Beard.
L’image que vous auriez aimé faire ?
Laurent Baheux : Celle que je vais faire demain.
Celle qui vous a le plus ému ?
Laurent Baheux : Un portrait de ma femme.
Et celle qui vous a mis en colère ?
Laurent Baheux : Un portrait de ma femme.
Une image clé de votre panthéon personnel ?
Laurent Baheux : Les poings levés des athlètes afro-américains Tommie Smith et John Carlos sur le podium du 200m des JO de 1968 à Mexico.
© Associated Press
La qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
Laurent Baheux : La curiosité.
Le secret de l’image parfaite, si elle existe ?
Laurent Baheux : Il n’y a ni secret ni image parfaite, seulement la magie de l’instant…
La personne que vous rêveriez de photographier ?
Laurent Baheux : Plutôt un animal, le dodo !
Un livre photo indispensable ?
Laurent Baheux : « THE END OF THE GAME » de Peter Beard.
L’appareil photo de vos début ?
Laurent Baheux : Minolta 500 si
Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
Laurent Baheux : Sony alpha 9.
Votre drogue favorite ?
Laurent Baheux : L’Afrique.
La meilleure façon de déconnecter pour vous ?
Laurent Baheux : La lecture.
Votre plus grande qualité ?
Laurent Baheux : L’obsession.
Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
Laurent Baheux : L’argent tue, donc pourquoi pas un visuel choc comme sur les paquets de cigarettes.
Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?
Laurent Baheux : Huissier de justice ou contrôleur fiscal.
Votre plus grande extravagance en tant que photographe ?
Laurent Baheux : Sans doute me retrouver en bermuda et chemisette à l’Elysée dans le bureau du président de la république Nicolas Sarkosy lors d’une visite officielle. Pas du tout prévu dans le protocole.
Les valeurs que vous souhaitez partager au travers de vos images ?
Laurent Baheux : Le respect du vivant sous toutes ses formes.
La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?
Laurent Baheux : Je rêve de découvrir les endroits inexplorés de mon pays, la France, loin des villes. Là ou presque plus personne ne va. Des coins de paradis oubliés au fin fond des campagnes.
L’endroit dont vous ne vous lassez jamais ?
Laurent Baheux : Près de ma femme, loin des foules. Dans un lieu hors du temps : chateau, manoir, vieilles pierres…
Votre plus grand regret ?
Laurent Baheux : ne pas être né au siècle des lumières, contemporain de Voltaire et Rousseau.
Instagram, Tik Tok ou snapchat ?
Laurent Baheux : Pffff, j’ai du mal avec le culte du moi, moi, moi.
Couleur ou N&B ?
Laurent Baheux : Couleurs : noir, blanc, gris clair, gris foncé…
Lumière du jour ou lumière artificielle ?
Laurent Baheux : Le soleil.
La ville la plus photogénique selon vous ?
Laurent Baheux : J’ai du mal avec les villes et la laideur des matériaux modernes. Je préfère les vieux villages : Carennac dans le Lot, vallée de la Dordogne, coté Quercy, 400 habitants.
Si Dieu existait lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
Laurent Baheux : Ni l’un ni l’autre mais je lui demanderais s’il a une bonne excuse pour tout ce chaos…
L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
Laurent Baheux : Le Titanic, un paquebot se croyant insubmersible et qui fonce tout droit vers la catastrophe en refusant de changer de cap…
Expositions et signatures
Exposition à galerie La Hune (Paris 6ème) en novembre & décembre 2021,
Signature à la fondation GoodPlanet (Paris 16ème), les 30-31 octobre 2021 Signature à l’Espace Sony (Boulogne-Billancourt 92), en novembre 2021,
Website : laurentbaheux.com
