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Le Questionnaire : Janette Beckman par Carole Schmitz

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Rebelle pour rester libre.

Anglaise d’origine, Janette Beckman se décrit avant tout comme une photographe documentaire.
C’est à Londres où elle a grandi, qu’elle est séduite par les portraits qu’elle découvre en allant à la National Portrait Gallery. Tout autant fascinée par les gens de manière générale, la jeune femme sait très vite ce qu’elle veut faire de sa vie. C’est ainsi que dans les années 70, Janette s’inscrit à Central St Martins pour y étudier l’art avant de s’inscrire dans une école de photographie. Mais très vite elle comprendra que l’aspect académique de cet apprentissage ne lui convient pas. Elle tracera donc sa propre voie et se dédie au portrait en commençant à photographier des gens qu’elle rencontre dans la rue avant de devenir une incontournable de la scène musicale anglaise. De Police à Boy George en passant par The Clash et bien d’autres, tous sont passés devant son objectif.

En décembre 1982, Janette s’envole pour New York pour y passer les fêtes de fin d’année. Séduite par l’énergie qui y règne, mais aussi par la musique, le style, les rues, et le fait que les gens vous parlent, elle en tombe amoureuse, et ne la quittera plus.

Très vite elle s’intéresse à des artistes pionniers tels Run DMC, Slick Rick, Salt-n-Pepa, Grand Master Flash, LL Cool J et bien d’autres.

Les images qu’elle produit sont autant d’instants capturés. Quel que soit son sujet, elle trouve toujours sa part d’honnêteté et met en lumière son style. Rien d’étonnant donc qu’elle compte parmi les photographes les plus importants de notre époque.

 

Son travail est exposé dans des galeries du monde entier et nombreuses de ses images figurent dans les collections permanentes du Smithsonian National Museum of African American History and Culture, du Museum of the City of New York ou encore de la British National Portrait Gallery,.bouclant ainsi la boucle.

 

Website : www.janettebeckman.com

Instagram : janettephoto

 

 

 

Votre premier déclic photographique ?

Janette Beckman : Quand j’étais enfant, je feuilletais les hebdomadaires, et découpais des portraits de personnes, d’acteurs, de musiciens, dans les années 1960.

 

L’homme ou la femme d’image qui vous inspire ?

Janette Beckman : Richard Avedon, Danny Lyon, Martha Cooper, Irving Penn, William Klein, Steve Shapiro, Mary Ellen Mark, Jamel Shabazz … et bien d’autres encore.

 

L’image que vous auriez aimé faire ?

Janette Beckman : Le portrait de Miles Davis par Irving Penn en 1986.

 

Celle qui vous a le plus émue ?

Janette Beckman : Les photos du mouvement des droits civiques.

 

Et celle qui vous a mis en colère ?

Janette Beckman : Une photo que j’ai prise il y a peu de temps de manifestants de la droite religieuse en train de prier devant une clinique « Planned Parenthood. ». Je suis tellement en colère que les droits des femmes soient à ce point bafoués.

 

Une image clé dans votre panthéon personnel ?

Janette Beckman : Run D.M.C. & Posse Hollis Queens 1984.

 

Un souvenir photographique de votre enfance ?

Janette Beckman : Moi (à l’âge de 5 ans) avec mes parents sur la Promenade des Anglais à Nice, en France.

 

Sans limite de budget, quelle serait l’œuvre d’art que vous rêveriez d’acquérir ?

Janette Beckman : Une peinture de mon amie, l’artiste Jane Dickson, de la série Times Square.

 

Selon vous, quelle est la qualité nécessaire pour être un bon photographe (de portrait) ?

Janette Beckman : Suivre sa passion, être gentil et traiter les gens avec respect.

 

Le secret de l’image parfaite, s’il existe ?

Janette Beckman : L’image qui inspire une émotion au spectateur.

 

La personne que vous aimeriez photographier ?

Janette Beckman : La musicienne Neneh Cherry.

 

Un livre photo indispensable ?

Janette Beckman : Danny Lyon « Message To The Future ».

 

L’appareil photo de votre enfance ?

Janette Beckman : Kodak Instamatic.

 

Celui que vous utilisez aujourd’hui ?

Janette Beckman : Fuji XT4.

 

Votre drogue préférée ?

Janette Beckman : Prendre un très beau portrait.

 

Le meilleur moyen de déconnecter pour vous ?

Janette Beckman : Écouter de la musique sur Spotify : soul, jazz, house, hip hop, Motown, R’n’B, etc.

 

Quelle est votre relation personnelle avec l’image ?

Janette Beckman : Intense.

 

Votre plus grande qualité ?

Janette Beckman : Être sympathique et capable d’établir une connexion immédiate avec mes sujets.

 

Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?

Janette Beckman : Martin Luther King.

 

Le métier que vous n’auriez pas aimé faire ?

Janette Beckman : Entrer dans l’armée

 

Et si vous n’étiez pas devenue photographe ?

Janette Beckman : Portraitiste.

 

Votre plus grande extravagance professionnelle ?

Janette Beckman : L’achat d’un Hasselblad pour la prise de vue de la pochette de l’album de Police en 1976, alors que je n’avais pas d’argent.

 

Quelle est, selon vous, la différence entre la photographie et la photographie d’art ?

Janette Beckman : C’est subjectif. Certains disent que toute photographie est de l’art.

 

La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?

Janette Beckman : L’Égypte.

 

L’endroit dont vous ne vous lassez jamais ?

Janette Beckman : New York.

 

Votre plus grand regret ?

J Janette Beckman : J’aurais aimé photographier Prince dans la rue à Minneapolis.

 

En termes de réseaux sociaux, êtes-vous plutôt Instagram, Facebook, Tik Tok ou Snapchat et pourquoi ?

Janette Beckman : Instagram parce qu’il s’agit de raconter des histoires avec des images.

 

Qu’est-ce que le numérique et les smartphones ont enlevé ou apporté à la photographie ?

Janette Beckman : N’importe qui peut prendre une photo avec son smartphone et la faire voir à des gens du monde entier en quelques secondes. D’un autre côté, le culte du selfie a contraint les gens à un faux sentiment de « perfection ».

 

Couleur ou N&B ?

Janette Beckman : N&B.

 

Lumière du jour ou lumière artificielle ?

Janette Beckman : Lumière du jour.

 

Votre cœur penche-t-il plus vers l’argentique ou le numérique ?

Janette Beckman : J’ai appris à aimer le numérique, mais mon cœur penche toujours pour la pellicule Kodak TriX en noir et blanc.

 

Quelle est, selon vous, la ville la plus photogénique ?

Janette Beckman : En termes de photogénie je parlerais davantage des gens, que de la ville – même si j’aime NY pour ses nombreuses toiles de fond, avec quelque chose de différent à chaque coin de rue.

 

Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?

Janette Beckman : « Lui » ?? Je dirais, ni l’un ni l’autre – nous sommes tous des dieux.

 

Si je pouvais organiser votre dîner idéal, qui serait à table ?

Janette Beckman : La famille élargie, de vieux amis, des artistes, des écrivains, des photographes et des gens de tous horizons.

 

L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?

Janette Beckman : Les images de protestation dans le monde entier.

 

Qu’est-ce qui manque dans le monde d’aujourd’hui ?

Janette Beckman : La paix et le respect.

 

Si vous deviez tout recommencer ?

Janette Beckman : J’aurais peut-être été plus attentive à l’université.

 

Un dernier mot ?

Janette Beckman : Trouvez votre tribu, suivez votre étoile et n’abandonnez pas votre rêve.

 

 

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