Robin Lopvet est le premier photographe exposé par Lydie Marchi, la nouvelle directrice du Centre d’art et de photographie de Lectoure. Elle s’est entretenue avec notre correspondant Jean-Jacques Ader.
Après une année 2023 où Damarice Amao a assurée la direction artistique de l’établissement gersois, une nouvelle période a été entamée avec la nomination en Février 2024 de Lydie Marchi. Rencontre et première interview.
Jean-Jacques Ader : Pourriez-vous vous présenter ?
Lydie Marchi : J’ai une formation d’historienne de l’art ; après mes débuts à la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence, vers 2010 j’ai participé à cofonder à Marseille le salon de dessin contemporain Paréidolie, tout en travaillant dans les quartiers Nord de la Castellane, où de nombreux projets d’accueils et de résidences d’artistes se sont développés. Donc un côté paillettes et de l’autre le côté terrain, qui se complètent finalement, et qui donnent du sens à mon travail. En 2019 j’ai dirigé le centre d’art de Châteauvert, dans le Var.
Quelle est sa particularité ?
LM : Déjà, c’est un petit village de 141 habitants, avec un centre d’art de 800m2 quand même, avec des moyens ; et aussi des voisins tels que Georges Lucas ou Brad Pitt qui exploitent des vignobles à proximité. C’était une magnifique expérience, dans une extrême ruralité, de voir les villageois venir régulièrement visiter le centre, ainsi que d’attirer des gens pourtant éloignés du site.
Puis, au bout des cinq années de mon mandat, toujours dans l’idée d’un projet rural, j’ai décidé de postuler à Lectoure où j’étais déjà venue pour l’Été Photographique, et qui à cette occasion, m’avait fait découvrir le Gers.
Ici vous allez donc vous concentrer sur la photo.
LM : Oui bien sûr, même si nous sommes dans un centre d’art, ce qui nous permettrait de montrer autre chose, mais seulement dans la mesure où ça trouverait du sens auprès d’un public qui attend quand même de la photographie.
Comment comptez-vous vous inscrire dans l’histoire du festival ?
LM : Dans une continuité bien sûr ; le prochain Été photographique doit s’appeler Terra Nostra, et évoquera principalement la notion d’hospitalité. Une notion centrale je pense. Nous sommes dans une ancienne aumônerie ici, et c’est bien sûr un thème central de l’actualité politique. C’est aussi un sentiment que j’ai ressenti en venant prendre mes fonctions à Lectoure, où j’ai été magnifiquement accueillie.
Cet Été, ce thème de Terra Nostra sera t-il servi par tous types de photographies ?
LM : Oui, cela devrait rester pluraliste, à part peut-être la photo documentaire qui ne sera sans doute que dans un seul lieu, si cela est confirmé.
Il y aura de la photographie classique noir et blanc, de la couleur avec de magnifiques tirages numériques ; on va avoir un très beau film de Driss Aroussi ; une artiste franco-portugaise, Esmeralda Da Costa, qui fait un travail de photos sur bois ; un focus sur la jeune génération de photographes corses, six artistes sélectionnés par une commissaire d’expo d’origine corse comme moi ; une installation monumentale de Thomas Mailaender à la halle aux grains, mais je préfère ne pas en dire plus…
L’exposition actuelle, de Robin Lopvet (jusqu’au 12/05/24) est donc votre toute première programmation ici.
LM : Oui, je désirais commencer par une proposition disons légère, entre guillemets, du moins teintée d’humour, pour contrebalancer un peu l’ambiance du moment, un peu lourde. Ces images ne sont pas non plus exemptées de sens, notamment de tout ce qui concerne l’utilisation massive des images et leur manipulation, leur fonction détournée en propagande et en contre information.
Interview Jean-Jacques Ader
Centre d’art et de photographie de Lectoure
Maison de Saint-Louis
8 Cr Gambetta
32700 Lectoure, France
https://centre-photo-lectoure.fr/