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Le Questionnaire : FLORE par Carole Schmitz

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Après avoir travaillé pour la presse nationale FLORE se consacre désormais exclusivement à son travail personnel. Lauréate en 2018 du Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière en partenariat avec l’Académie des beaux-arts, elle réalise ses travaux sur le long cours. Les voyages l’inspirent.

Par des interventions techniques raffinées l’artiste façonne tout autant quelle restitue le monde qui se déploie sous ses yeux pour en faire des images uniques qui s’éloignent de la réalité photographique conventionnelle.
Totalement engagée dans la quête de la mémoire Flore réalise des images « non sensationnelles » qui tentent de recréer de la vérité à la place dun réel qui sefface peu à peu.

Sa grand-mère paternelle lui racontait pas mal d’histoires qui, quand elle étai petite, lui paraissaient exotiques et ont nourri son imaginaire.
Aujourd’hui, son univers est onirique, poétique et atemporel. Loin de toute nostalgie, son travail teinté de mélancolie interroge le statut de limage dans nos sociétés contemporaines. A travers ses images, elle tente de proposer une alternative aux tourments du monde en invitant le spectateur à rentrer dans son monde singulier.

Ce qu’elle aime, c’est la capacité qu’a la photographie de nous faire voyager dans le temps, et comme le monde est devenu très petit, on peut facilement voyager, en revanche voyager dans le temps reste assez mystérieux. Le pouvoir qu’aurait la photographie de faire des images d’un temps antérieur, étirer le temps, faire rêver, l’intéresse.
Ses œuvres ont fait lobjet dacquisition et dexpositions dans différentes institutions prestigieuses comme le Musée du Petit Palais, la BnF, le MMP+ de Marrakech ou le Mémorial de Rivesaltes.

 

Website : http://www.flore.ws
Instagram : florephotographe

 

Votre premier déclic photographique ?
FLORE : Les premiers tirages que mon père m’a aidé à faire dans sa salle de classe improvisée en labo. J’avais huit ans. C’était magique de voir l’image apparaître dans le révélateur. Ça l’est resté.

L’homme ou la femme d’image qui a pu vous inspirer ?
FLORE : Josef Sudek.

L’image que vous navez pas encore réalisé et que vous aimeriez réaliser ?
FLORE : Quelque chose qui ne me serait pas encore venu à l’esprit jusqu’ici.

Celle qui vous a le plus ému ?
FLORE : Un paysage de Jean- Michel Fauquet. Le tirage était si beau que j’en avais les larmes aux yeux.

Celle qui vous a mis en colère ?
FLORE : Chaque image qui montre l’injustice et la violence dans le monde me met en colère. Mon indignation est intacte.

Un souvenir photographique de votre enfance ?
FLORE : Le matin, nos pères, nos oncles, nos frères étaient ressortis de l’eau, comme des Triton ruisselants, la pêche dans une main, le harpon dans l’autre.
Le soleil qui se couchait , maintenant, rouge et lent, sur des femmes dorées, une douzaine d’enfants libres, des hommes chevelus et souriants. Tous étaient parés de colliers de coquillages. Une grande bouillabaisse mijotait au-dessus du feu de bois sur cette plage corse déserte. Ma famille et moi étions les invités de Jacky Biancarelli, de son épouse Claire et de sa merveilleuse tribu. C’était tendre et généreux.

Sans limite de budget, quelle serait l’œuvre que vous rêveriez d’acquérir ?
FLORE : S’il n’y a pas de limite de budget, est-ce que je peux en avoir deux  petites? Une, c’est trop difficile. Ce serait « The road » 1954 de Nicolas de Stael et la Judith de Gustav Klimt. Mais il y a tant d’autres merveilles…

Selon vous, quelle est la qualité nécessaire pour être un bon photographe ?
FLORE : L’opiniâtreté dans le travail.

Le secret de l’image parfaite, s’il existe ?
FLORE : L’idée même me paraît à la fois absurde et désolante (rire)

La personne que vous aimeriez photographier si vous en aviez l’opportunité ?
FLORE : Marguerite Duras, adolescente.

Un livre de photos indispensable ?
FLORE : Un Miroslav Tichy, pour ne pas perdre de vue le concept de liberté dans la création.

L’appareil photo de votre enfance ?
FLORE : Un Nikon FM2.

Celui que vous utilisez aujourd’hui ?
FLORE : Aujourd’hui, un Mamiya 7II.

Votre drogue préférée ?
FLORE : L’amour.

Le meilleur moyen de déconnecter pour vous ?
FLORE : Une île perdue au soleil avec mon amoureux.

Quelle est votre relation avec l’image ?
FLORE : Absolue, c’est comme si j’étais rentrée au Carmel (rire).

Que voyez vous lorsque vous apercevez votre reflet dans un miroir ?
FLORE : Une femme aimée.

Votre plus grande qualité ?
FLORE : L’empathie.

Votre dernière folie ?
FLORE : Un tirage de Katrien de Blauwer chez Les Filles du Calvaire

Une image pour illustrer un nouveau billet de banque ?
FLORE : Ça m’indiffère complètement, du moment que ça ne changera rien aux inégalités dans le monde.

Le travail que vous n’auriez pas aimé faire ?
FLORE : Aucun salariat. Voir le prix de ma vie chaque mois sur la fiche de paye, quelle horreur.

Quelles différences entre photographie et photographie d’art ?

FLORE : Je trouve cette expression malheureuse. On dirait photographe de sport, photographe de mode et photographe d’art ? Est ce qu’on dit graveur d’art ?
Parfois, il y a un artiste dont le médium est la photographie. La différence est là.

La ville, le pays ou la culture que vous rêvez de découvrir ?
FLORE : Le Japon. C’est une culture dont les mystères me fascinent.

L’endroit dont vous ne vous lassez jamais ?
FLORE : Mon atelier.

Votre plus grand regret ?
FLORE : Ne pas avoir rencontré mon compagnon avant.

En termes de réseaux sociaux, êtes-vous plutôt Instagram, Facebook, Tik Tok ou Snapchat et pourquoi ?
FLORE : Je ne suis pas une fan des réseaux sociaux que je trouve aliénants et chronophages mais s’il faut vivre avec son temps, Instagram qui fait encore la part belle à l’image fixe.

Couleur ou N&B ?
FLORE : Les deux avec joie.

Lumière du jour ou lumière artificielle ?
FLORE : Lumière du jour. La lumière du monde.

Quelle est, selon vous, la ville la plus photogénique ?
FLORE : Paris, New-York ou Saigon, dans les années 30.

Si Dieu existait, lui demanderiez-vous de poser pour vous, ou opteriez-vous pour un selfie avec lui ?
FLORE : Je suis athée mais si Dieu existait je serais tentée de lui demander quelques comptes quant à l’état du monde plutôt que de le photographier.

Si je pouvais organiser votre dîner idéal, qui serait à table ?
FLORE : Robert Capa, pour un tête à tête.

L’image qui représente pour vous l’état actuel du monde ?
FLORE : Celle du fleuve Citarum recouvert de déchets en Indonésie.

Qu’est-ce qui manque dans le monde d’aujourd’hui ?
FLORE : L’humanité.

Si vous deviez tout recommencer ?
FLORE : Je recommencerais…mais cette fois, j’aimerais bien avoir un maître pour m’accompagner plutôt que d’apprendre toute seule.

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