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Le monde intangible de Graciela Iturbide

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Je parle des pierres plus âgées que la vie. Les pierres sont des morceaux d’étoiles qui tombent du ciel et qui demeurent, se transforment en sable. Ce sont les mots de Graciela Iturbide (México, 1942) à propos de sa dernière série, réalisée en 2021 à la demande de la Fondation Cartier. Le regard de cette grande dame de la photographie mexicaine se tourne alors vers les monolithes monumentaux de Tecali et focalise sur le minéral et le ciel pour en saisir la lumière et le temps et ainsi revenir, symboliquement, aux matières premières de la photographie.

Développées au cours des cinquante dernières années, les séries de Graciela Iturbide rendent compte d’une œuvre exceptionnelle mêlant approche documentaire et regard poétique. Parfois énigmatiques, elles révèlent sa vision des populations autochtones, leurs traditions et leur regard vis-à-vis de la mort, cette allégorie omniprésente dans l’imaginaire mexicain. Les fruits d’une expérience partagée, certaines images, comme Nuestra Señora de las Iguanas et La niña del peine, réalisées auprès des femmes zapotèques dans la vallée de Oaxaca, sont devenues de véritables icônes de la photographie latino-américaine. Des œuvres qui dévoilent la place primordiale du rêve dans son expression artistique, résultat aussi d’une pratique photographique qu’elle qualifie de rituelle et qui constitue, enfin, un moyen permettant de saisir la face mythique de l’homme.

Cristianne Rodrigues
www.cristiannerodrigues.com

 

Heliotropo 37
Exposition de Graciela Iturbide à la Fondation Cartier pour l’art contemporain
261 Bd Raspail, 75014 Paris, France

Du 12 février au 29 mai 2022

Commissaire général : Alexis Fabry
Commissaire associée : Marie Perennès

www.fondationcartier.com

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