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Laure Duchet : AVA Acte 1 Water

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Première partie d’une oeuvre photographique en quatre parties.

J’ai photographié il y a quelques mois, le corps d’une femme en maillot de bain devant un immense bâtiment. Je veux agrandir, élargir les limites de ce corps, le regarder dans un autre sens, la transformer en sculpture ou en fruit énorme. Cette femme est aussi haute et vaste que la ville. Cette vision « d’égalité » m’amuse. Je voudrais l’emmener au delà du cadre, qu’elle devienne géante, une déesse. Ses fesses et son sexe sont les emblèmes d’une ville qui cherche à s’ouvrir à l’inconnu, au nouveau.

Mon travail a commencé en ville, cet espace où la domination, le rapport de force est omniprésent et n’a plus lieu d’être.

Ce personnage, hors cadre, ouvre les jambes et jouit de sa propre puissance. Ce corps géant est à la hauteur du corps de toutes les femmes cachées.

Ainsi, je m’interroge sur « L’Origine du monde ». Comment montrer le corps féminin, les fesses, le sexe, et le déconnecter enfin de la procréation, du désir, de l’objet ? N’est-il pas temps de lever le voile sur nos yeux?

Je deviens AVA : cette partie de moi intuitive, indomptée, libre.

Water est la première partie d’un cycle de quatre expositions, métaphores de la puissance du féminin.

La ville reviendra plus tard. Pour cette première phase et exposition, je dois revenir à la source. Je retourne d’où je viens et d’où il vient, lui aussi, au début. Avant que le corps de la femme ne soit volé, serve à, ne soit déconnecté de son pouvoir. Je reviens dans l’utérus, dans ce chaudron alchimique.

Guidée par mon intuition, je me retrouve dans l’eau. Là où la vie a commencé, en silence, dans le rien, dans le noir, là où liquide et solide se mélangent, où l’être humain fait partie du tout.

Ces photographies ont été prises pendant un an, en région parisienne, avec la même modèle et collaboratrice, Violaine Dumoulin. Elles forment un tout. Le même corps de femme nue dans l’eau, parfois abstrait, parfois concret, parfois liquide, parfois solide. Sur certains clichés, seules des parties du corps apparaissent, sur d’autres le corps tout entier. La présence de la lumière évolue au cours de l’année et reflète les mouvements et l’instabilité protéiforme du féminin.

Les œuvres présentées sont de même dimension que le spectateur, invitant chacun à plonger dans son propre chaos.

Laure Duchet Paris, le 5 juin 2019

 

www.laureduchet.com

 

 

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