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La Thaïlande d’Agnès Dherbeys

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Pendant plus de deux mois, ceux que l’on appelle les “Red shirts”, le front démocratique contre la dictature, occupe le centre d’affaires de Bangkok. Ils se sont ralliés pour une dissolution immédiate du parlement et appellent à de nouvelles élections. A ce jour, le gouvernement est toujours en place.
Bangkok est devenu un terrain de combat et vit toujours sous l’état d’urgence depuis le ‘final crackdown’ du 19 Mai. La dernière semaine de l’occupation Rajprasong, des tireurs et de mystérieux hommes en noir (sans doute appartenant à une branche des red shirts radicaux) ont peint le ciel de Bangkok en noir et rouge, pendant que ‘communards’ des chemises rouges ont fait des barricades et se sont battus avec des explosifs qu’ils avaient fabriqués eux-mêmes.
Le quartier de la capitale est à feu et à sang. La société thaïlandaise est plus que jamais divisée.
Ce qui me choqua le plus dans ce que j’ai pu voir, est le chaos et la haine incroyable envers les Thaïs, ce qui révèle la tension qui dormait cachée depuis longtemps. Andrew Marshall pointe du doigt cette situation: “La Thaïlande est en pleine crise identitaire. La société est profondément fracturée.
Son peuple est divisé et a perdu foi en ses institutions, qui ont longtemps déclaré avoir les meilleures intentions pour eux. Armée, monarchie, bureaucratie. Des décennies de croissance économique ont permis aux gens d’ignorer ces fractures, mais ce n’est plus le cas à présent. La Thaïlande a cessé de croire en sa propre merde”.
En effet, si il n’y a qu’un ennemi commun, le système d’élites, La violence a mis “à terre” toutes sortes de personnes. Le samedi noir (10 Avril), les rouges combattent l’armée, pendant que les hommes en noir font monter la tension et forcent les troupes à de réels affrontements. Des barricades impressionnantes, faites de bamboo ou de pneus, apparaissent dans plusieurs points du centre de Bangkok. Des grenades explosent. Les Thais contre les Thais.
Complexes, volatiles et certainement loin d’être finies, les 9 semaines de violence ont donné les plus grosses pertes en vies humaines depuis des décennies: au moins 88 personnes ont perdu la vie, ainsi que deux journalistes.

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