Atteindre l’âge adulte peut s’avérer très difficile pour les jeunes filles swazi. Minuscule nation africaine d’un million d’habitants, le Swaziland est gouverné par l’une des dernières monarchies absolues en activité dans le monde. Sa tradition bien établie de polygamie et son attitude permissive envers la sexualité se sont associées pour créer une combinaison dévastatrice pour les femmes : le Swaziland est le pays du monde où le taux de séropositivité est le plus élevé, les jeunes femmes swazi étant les plus touchées. Chez celles-ci, le SIDA peut toucher jusqu’à une personne sur deux. L’espérance de vie a chuté de 61 à 31 ans durant les dix dernières années.
Je me suis rendu au Swaziland pour la première fois en 2006 pour photographier la cérémonie de passage à l’âge adulte des jeunes filles qui grandissent au milieu de l’épidémie et de ses victimes – des femmes qui, même confrontées à un haut degré d’incertitude et à une menace aussi terrifiante, possèdent toujours tout l’énergie et l’enthousiasme de la jeunesse. Mon but était de capturer les nuances que comporte une expérience humaine qui ne se réduit pas à ces circonstances tragiques. Pendant les cinq dernières années, l’axe de mon travail s’est déplacé de ces rites de passage vers la culture de la jeunesse, pour finir par construire un regard plus intime à l’intérieur des maisons des femmes séropositives.
Krisanne Johnson
Krisanne Johnson est née en 1976 à Xenia (Ohio). Elle est diplômée en journalisme à l’Université du Colorado. Depuis 2006, Krisanne travaille sur ce projet des jeunes femmes atteintes du Sida au Swaziland et de la jeune génération post-apartheid en Afrique du Sud.
