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Jerry Berndt: –The Combat Zone

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J’aime Jerry Berndt.
C’est clair et sans ambiguïté. Limpide comme lui. Entre sa photographie et l’homme, l’osmose est totale. Regarder les photos de Jerry, c’est voir l’homme. Ce n’est pas simple, ce n’est pas une promenade de santé, c’est rude, c’est passionnant. A la fois , une déclaration de guerre, une déclaration d’amour. Tendresse vers le genre humain, détestation du système qui le dégrade. Jerry est un révolté, un militant de la belle cause, celle qui ne supporte pas l’injustice, sous toutes ses formes. Un indigné.
Milwaukee, Wisconsin, 1943, naissance. Jerry Berndt citoyen de deuxième génération grandit dans un bistro d’un quartier ouvrier. Le père au comptoir, le fils apprend à compter en rangeant les bouteilles. Le quotidien est rude, alcoolisé, violent une pédagogie « bar room ». Un univers de pauvreté dans tous ses états. La vie est déjà une épreuve, un champ de bataille. Une heureuses rencontre, dans les années soixante fait qu’il se retrouve dans le laboratoire photographique d’une faculté, « self made man », il apprend à titrer et devient naturellement photographe. C’est le début des mouvements de protestation aux Etats-Unis, sociaux, raciaux et contre la guerre du Vietnam. Boston avec ses Universités prestigieuses, MIT et Harvard étaient l’un des centres de cette révolte . Jerry Berndt photographie ces manifestations, auxquelles il participe. Il livre ses photos au « LiberationNew Service », l’organe du « Studentfor a Democratic Society » .
1967, l’Ecole de Médecine de l’Université d’Havard, dans le cadre d’une étude sociologique lui demande un reportage sur le quartier « chaud »  de Boston, appelé «  The Combat Zone ». Ce travail va s’étaler sur plusieurs années. Il est manifeste que le sujet le passionne. Cet univers ne lui est pas inconnu, il se sent proche de toutes ces solitudes, de toutes ces violences seul signe de vie possible. Très souvent, c’est la nuit, moment privilégié des dérives sociales. Avec sincérité, avec discrétion, seul le sujet photographié compte, Jerry montre ce monde avec tendresse aussi. Chaque image photographique est un début d’une histoire à imaginer, difficile de ne pas évoquer David Goodis, Jim Thompson. Est ce de la photographie documentaire, du photojournalisme, peu importe, c’est du grand art, réalisé en toute liberté, avec la plus grande sincérité, loin de toute sophistication trompeuse, avec pour seule contingence, la plus difficile à tenir, être toujours au plus près du réel. Le décisif est partout et le moment toujours. «  Ceci est la photographie de l’émotion, Jerry Berndt va quelque part et arrive à vous faire ressentir l’endroit plus que simplement vous montrer ce à quoi il ressemble » dit Eugene Richards.
Jerry commence sa vie de photographe professionnel, avec des ennuis avec le FBI, suite à un voyage à Cuba. De nombreux reportages, Haïti, le Salvador, Guatemala, Rwanda, Arménie publiés dans le New York Times, Newsweek, Paris Match, plus tardivement Le Monde2. Ses photos sont présentes dans les collections du MOMA à New York, du Museum of Fine Art de Boston, de la Bibliothèque Nationale de Paris.De nombreuses expositions, Berlin, San Diego, Lianzhou ( Chine ), Valladolid et enfin maintenant Paris.
Un livre : Insight, Steidl, 2008. Un deuxième en préparation chez le même Editeur.

Michel Philippot

Jerry Berndt: The Combat Zone
28 mars-11mai 2013
IN CAMERA Galerie
21 rue Las Case
75007 Paris
France
Tel: + 33(0) 33 47 05 51 77
[email protected]

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