A quatre-vingt-six ans, Jean-Claude Gautrand, photographe talentueux et auteur majeur, restera le témoin d’une génération qui n’a cessé de militer pour la reconnaissance de la photographie. Infatigable animateur de groupes, organisateur d’expositions, auteur d’une trentaine d’ouvrages sur les photographes : Brassaï, Doisneau, Ronis, Roger Pic ou sur l’histoire de cet art: Bayard, Blanquart – Evrard, il a surtout été un photographe qui, dès le départ et sa rencontre avec la « Subjektive Fotografie » d’Otto Steinert, a développé une véritable poésie par l’image où graphisme, matière et lumières sont les composants essentiels de cette rigueur formelle qui structure toute son oeuvre.
Ses séries de photographies, ensemble d’images sur un même sujet, créent une sorte de poème ou de discours où le motif s’exprime dans toute sa plénitude et sa complexité. Une démarche originale pour l’époque qu’il appliquera dès 1964 avec sa première grande série « Métalopolis ». Ces photographies illustrent surtout une démarche intérieure basée sur le problème du temps, de la mémoire, et de la disparition. Un discours sans ambiguïté qui s’appuie sur des images aux tirages subtils qu’il réalise lui-même.
Parallèlement à ces séries thématiques, Paris, qu’il n’a cessé de parcourir pendant ce demi-siècle est une constante de sa démarche photographique. Dans des images simples et directes, c’est tout un bouquet d’instants, de rencontres, de décors nouveaux ou agonisants qu’il ramasse sur le bitume. Ces « Balades Parisiennes » allient le passé et le présent dans ce petit théâtre de la rue qui nous offre de nombreux moments d’émotions ou d’étonnements.
Pendant toutes ces années, Jean-Claude Gautrand est resté fidèle à l’argentique et au noir et blanc ; il affirmait que le noir et blanc est d’une richesse infiniment plus grande, qu’il garde une part de mystère qui se découvre peu à peu.
Et pourtant, dans son dernier livre Le jardin de mon père, JC Gautrand nous offre ses premières images en couleurs accompagnées de citations. Lui qui rêvait plus jeune d’être artiste peintre et avait suivi quelques cours populaires de l’École du Louvre, dévoile dans ce livre comme une galerie de peintures, un livre intimiste et riche d’émotions où le photographe s’allie au temps qui passe et utilise subtilement la lumière pour faire oeuvre de peintre.
Car là encore, le temps est à l’oeuvre et ces natures mortes ressemblent à ces vanités, peintures d’un autre siècle. Composition et…décomposition.
Juste le temps qui passe et le regard délicat et rempli d’émotion d’un grand photographe.
Exposition
Jean-Claude Gautrand : Le jardin de mon père
du 4 décembre 2019 au 11 janv 2020
Vernissage le 3 déc de 18h à 21h
Galerie Argentic
43 rue Daubenton
75005 – PARIS
Livre
Jean-Claude Gautrand : Le jardin de mon père
Introduction de Jean-Claude Gautrand
62 photographies noir et blanc et couleurs.
85 pages
Format 13 X 19 mn
Couverture souple pelliculée
Imprimerie Proscan, Marseille
Paru en avril 2019
Prix : 13 €
www.photo-graphie.org
Livre en vente en ligne et à Paris, Marseille et Arles dans quelques lieux choisis (voir liste sur www.photo-graphie.org
Imprimé à 500 exemplaires dont 63 en tirages de tête, numérotés de 1 à 63, accompagnés chacun d’un exemplaire unique d’une photographie du livre.
Ces tirages de tête seront vendus en exclusivité à la galerie Argentic.