Il y a dix ans, disparaissait l’une des premières femmes à exercer, en France, le métier de reporter-photographe. Née en 1921, agent de liaison au sein de la Résistance, et lointaine descendante de l’inventeur Nicéphore, elle a documenté, toute sa vie durant, l’évolution de la société française.
Son boitier autour du cou, Janine Niépce raconte la France qui se reconstruit, et celle qui se construit tout court, quitte à vaciller, dans la droite ligne d’une génération de photographes humanistes – Robert Doisneau, Willy Ronis, Edouard Boubat – portés par l’élan d’après-guerre et le vent du réalisme poétique.
Elle dit : « Je photographie les êtres humains sur le vif. J’aime travailler seule, sans rendez-vous précis. Il faut avoir du temps devant soi. Ne pas laisser échapper ce qui, hors du reportage, est un hasard heureux, fugitif. Ainsi sont nées mes meilleures photographies. Tout va très vite ; des personnages repérés, pris dans le viseur, des regards, des gestes signi catifs. Je ressens une émotion, j’appuie sur le déclic. C’est ce qui passe de mon cœur dans l’image, mystérieusement. Ce métier me permet des vies multiples. »
Parmi les chapitres qui ont rythmé son travail et durablement marqué sa carrière : l’usine, le progrès technique, ou encore la vie paysanne, dans les pas de ses racines bourguignonnes. Mais aussi des évènements tels que le « joli » mois de mai 1968 ou encore les années « pilule » dans le sillon de la loi Neuwirth… C’était il y a cinquante ans.
A l’occasion de cet anniversaire et en marge de la journée internationale des droits des Femmes, le 8 mars, la galerie Polka, à Paris, rend hommage à ce travail dans le cadre d’un accrochage clin d’œil, façonné comme un slogan, mais sans frontières géographiques ou chronologiques : « La Beauté est dans la rue ! »
Janine Niépce
6-17 mars 2018
Polka Galerie
12 Rue Saint-Gilles
75003 Paris
France
