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Irak, 1930 – Excavating Telloh or The Revelation of Sumer

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« Tello est localisée en basse Mésopotamie »… (André Parrot, Fr)
Rapport d’André Parrot sur les campagnes de fouilles françaises (Note de lecture,  Fr)        
Telloh, Irak, 1930 Campaign, Sixteen vintage silver prints by Jean Lacan 
Tello Portraits, Irak, 1930, Seven vintage silver prints by Jean Lacam
Alep, Baalbek, Syria, vintage silver prints by Jean Lacan or local photographers

Telloh est le premier site sumérien à être intensivement fouillé, d’abord sous la direction du vice-consul français de BasraErnest de Sarzecde 1877 à 1900 ; puis de son successeur Gaston Cros de 1903 à 1909. Les fouilles ont ensuite perduré sous la direction de l’Abbé Henri de Genouillac de 1929 à 1931, puis d’André Parrot de 1931 à 1933. C’est à Girsu que les fragments de la Stele of the Vultures on été trouvé. Le site a cependant souffert de mauvais traitements durant les fouilles de 1877, et également de fouilles illégales permettant aux musées européens de croître. Près de 50000 tablettes cunéiformes ont été récupérées sur le site.

« Tello est localisée en basse Mésopotamie 46° de longitude Est 31° de latitude nord. De nos jours, à mi-chemin à vol d’oiseau entre Bagdad et le golfe persique et dans la plaine entre le Tigre est l’Euphrate. Bagdad est à 260 km au nord-ouest Bassora à 190 km au sud est. L’Euphrate coule à 55 km au sud le Tigre à 75 km au nord-est, mais un bras du Tigre, après avoir quitté le fleuve à Kut-el-Amara, descend en direction du nord-ouest sud-est et passa à quelques 5 km à l’ouest du site de Tello. C’est ce que les cartes appelle le Scatt-el-Haï, mais à la hauteur de Tello les arabes le connaissent sous le nom de Shatt. Il s’agit d’une sorte de grand canal, creusé naturellement par les eaux dérivées du Tigre mais achevé de main d’homme dans la dernière partie de son cours, en direction de l’Euphrate qu’il atteint au moment de la crue de printemps,. Le Shatt est en effet à sec une bonne partie de l’année, mais dès février, à l’arrivée des eaux, il n’est plus franchissable qu’avec un Belem.

Les collines de tes Tello ont sensiblement la forme d’un ovale, de 4 km sur trois. Au printemps leur teinte jaunâtre et leur aspect désertique font un contraste saisissant avec la verdure de la plaine environnante, cultivé grâce a l’irrigation facilitée par la multitude des petits canaux alimenté par l’eau du Shatt. Du haut des tells, de quelque côté que l’on se tourne, la vue porte à une vingtaine de kilomètres… »  (André Paris, Tello, 1948, introduction)

André Parrot. Tello, vingt campagnes de fouilles (1877-1933). Un vol. in-4° de 368 pages avec 32 planches hors texte, et 62 plans ou dessins. Paris, Albin-Michel, 1948 (Note de lecture de 1949).

« Les découvertes de Tello, l’ancienne Lagash, sont d’autant plus célèbres que les fouilles clandestines pratiquées, entre temps, parles Arabes Mountefik, maîtres du terrain, ont fourni les musées du monde entier de sculptures et surtout de tablettes provenant de ce site. Le désordre qui s’en est suivi, accru par l’insuffisance des premiers relevés, ne permettait plus de s’y reconnaître, encore que Goudéa ait pris soin de venir en aide aux archéologues en marquant de son nom les statues qu’il dédiait à ses dieux. Aussi doit-on être reconnaissants à M. André Parrot, qui a dirigé les deux dernières campagnes (1931- 1933) avec le souci constant d’établir la stratigraphie du site — ignorée jusqu’à lui, — de s’être attaché à la besogne particulièrement ingrate de reprendre, d’un point de vue critique, tous les anciens rapports et de résoudre, autant que possible, les contradictions accumuléesIl a réussi, au delà. de toute attente, à nous présenter un tableau clair, complet et cohérent des innombrables trouvailles effectuées au cours de vingt campagnes de fouilles.

Il a établi qu’au temps d’el-Obeid, alors que ni- le métal ni l’écriture n’étaient connus, mais où la céramique était peinte, le site de Tello fut occupé par une population de pêcheurs et d’agriculteurs vivant sous des huttes de roseaux.

Les périodes suivantes d’Uruk et de Djemdet Nasr, où le métal apparaît, sont représentées à Tello, mais jusqu’ici on n’a recueilli aucune trace d’écriture de cette haute époque. Au temps de Djemdet Nasr, on usait d’une abondante vaisselle de pierre; l’emploi de la masse d’armes est fréquent. Le cuivre est fort répandu. La glyptique est bien représentée.

Nous atteignons l’époque historique avec les « premiers patésis », dite pré-sargonique ou Early Dynastie. Le tell K constituait un emplacement particulièrement sacré où toutes les dédicaces se rapportent au dieu Ningirsu, dieu de la ville et de l’État, « vénéré sous le signe de l’aigle léontocéphale liant deux lions ». Parmi les princes de Lagash, deux ont occupé une place de premier plan : a Eannadou domina l’Ëlam et soumit Mari sur le Moyen-Euphrate; Entéména fut à un moment donné roi de Nippur et d’Ur » (p. 70).

D’après des renseignements recueillis auprès de l’antiquaire Géjou, M. Parrot publie une très curieuse statuette en albâtre (pl. III) qu’il place avant Ur- Nanshé. Elle représente un homme nu, agenouillé, les bras enserrés par deux serpents, tandis que deux poissons pendent sur sa poitrine.

L’interprétation de cette pièce unique est malaisée; elle se rattache certainement au culte. Deux faits le démontrent : le personnage est dans l’état bien connu de nudité rituelle, et il est agenouillé, ce qui est également une position rituelle. On peut ajouter que les deux serpents sont ici de bons démons W, protecteurs du fidèle, et que les deux poissons peuvent représenter le Tigre et l’Eu-phrate.

M. Parrot ne se contente pas de donner la liste des monuments découverts et de les décrire, il retrace la vie politique de Lagash. Il aboutit ainsi à la période d’Akkad où la stèle de victoire (p. 133 et suiv.) qu’on attribue à Rimush tranche par le style — sinon par le dispositif des zones — avec les bas- reliefs sumériens. En moins de deux siècles l’empire akkadien s’effondre et les Guti accordant, en échange du tribut, une assez large autonomie aux cités sumériennes, une ère de prospérité s’ouvre avec les Néo-Sumériens et les patésis Ur-Baba, Goudéa ,’Ur-Ningirsu et Arad-Nannar. Une place particulière est accordée à la grande figure de Goudéa qui sut faire de Lagash un important centre religieux, commercial et artistique; la ville prit rang de « métropole incontestée du pays sumérien » (p. 147). Après une discussion très serrée des constructions attribuables à Goudéa, on passe à la description des statues et têtes de ce prince, au total trente-deux pièces, qui « constituent l’ensemble le plus impressionnant de la statuaire du IIIe millénaire » (p. 160).

Un des résultats les plus curieux des campagnes de 1931-1933 a été de démontrer qu’Ur-Ningirsu, fils de Goudéa, avait eu pour successeur son fils Ugmé, et cela grâce à la découverte de l’hypogée . des patésis Ur-Ningirsu et Ugmé, construit entièrement en briques cuites. Toutefois, comme aucune trace d’ensevelissement n’a été révélée, M. Parrot en déduit qu’en réalité les deux patésis furent enterrés ailleurs, dans des tombes secrètes. L’édifice dégagé aurait été symbolique et aménagé en lieu de pèlerinage.

Les innombrables figurines-plaquettes et les cylindres sont soigneusement classés, et devant le prodigieux développement du panthéon local, le lecteur trouvera d’utiles points de repère dans le chapitre consacré aux « Dieux et déesses d’après les textes de Lagash ».

Par cette synthèse des plus méritoires, et qu’il était seul en état d’établir, M. Parrot nous restitue un ensemble de premier ordre et rend ainsi le meilleur hommage à ses prédécesseurs, Ernest de Sarzec, l’intrépide inventeur du site, Léon Heuzey, Thu- reau-Dangin, Gaston Cros et Henri de Genouillac, qui, avec des tempéraments divers, mais au prix d’un égal dévouement, ont bien mérité de la science ».

René Dussaud. Note de lecture in: Syria. Tome 26 fascicule 3-4, 1949. pp. 367-368

http://plantureux.fr

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