Belgique – la réduction absolue réduit le pays au surréalisme, au chocolat et à la bière, et ces dernières années on s’empresse d’y ajouter le concept ‘mode’. La ville d’Anvers veut aussi une part du gâteau, elle n’est que trop heureuse de se déclarer capitale de la mode Belge.
Cette année, la deuxième édition de la biennale IconoBelge était prévue, puis – oui, vous l’avez deviné – Corona. Comme solution d’urgence, une version limitée a été choisie en mettant l’accent sur la photographie de mode belge. Les initiateurs ont opté pour une interprétation large du terme et ont également inclus le glamour et le portrait.
Au centre de l’exposition se trouve le travail du regretté Marc Lagrange (1957-2015). Il a réalisé une série dans le Handelsbeurs dans laquelle il s’est inspiré de 1001 nuits et du surréalisme de Delvaux. L’architecture archaïque se transforme dans un palais exotique imprégné de sensualité et d’érotisme.
Le surréalisme est aussi le mot-clé du monde de Karel Fonteyne (1950). Sa série Fées en Diable (Vogue 1991) place ses modèles élégants dans une usine délabrée. L’utilisation de la couleur renforce le processus d’aliénation, ou comme le dit Fonteyne: «Je ne photographie généralement pas ce que je vois mais comment mon esprit le reflète».
La couleur et l’élégance se retrouvent chez le duo d’artistes Domen Van de Velde. Leurs images pour Vogue Arabia nous montrent comment la photographie de mode peut contribuer à diffuser un message d’égalité des droits.
Harry Gruyaert (1941) a photographié Flanerie pour Hermès en Floride en 2015. Cela ressemble à de la photographie de rue spontanée, mais ce sont des peintures ingénieuses qui naissent d’un jeu de couleurs, de mouvements et de reflets.
La photographie mise en scène relie Frieke Janssens (1980) et Kurt Stallaert (1969). Janssens croise la bande dessinée et Félicien Rops dans sa série sur les femmes à chasse de l’amour, tandis que Stallaert répond à des thèmes sociaux.
La contribution de Lara Gasparotto (1989) et Laeticia Bica (1981) est une collaboration symbiotique. Gasparotto a photographié des défilés de mode dans les coulisses de sa manière familière en apparence spontanée. Elle a récemment commencé à ajouter des éléments à ses images : en peignant et en dessinant dessus, l’image prend une nouvelle dimension.
Björn Tagemöse est un artiste plasticien danois-belge, car ses compétences ne se limitent pas à la photographie et à la réalisation de films. Il montre deux séries Life & Funeral, dans lesquelles le public est activement impliqué dans la mise en scène du dernier projet.
La créatrice de lingerie Murielle Victorine Scherre (1977) montre un journal visuel et Stephan Vanfleteren (1969) a choisi de la photographie de portrait très forte.
L’emplacement – le Handelsbeurs est impressionnant. Les Anversois, toujours chauvins voudraient prétendre qu’il s’agit de la plus ancienne Bourse du monde, mais ils hésitent à admettre que cet honneur appartient à Bruges. Cependant, ils peuvent être fiers du fait que les titres ont été négociés en continu sur le site de Handelsbeurs de 1531 à 1997. La bourse était non seulement l’une des plus anciennes, mais aussi un exemple pour Londres (The Royal Exchange), Rotterdam et Amsterdam.
Au cours de l’histoire, le bâtiment lui-même a été reconstruit à plusieurs reprises, et la version actuelle date de 1872. C’est un joyau néo-gothique tardif, avec un accent sur l’aspect tardif : l’énorme dôme en verre a été réalisé en construction composite. Dans la construction composite, les éléments porteurs sont en fer, qui, 20 ans plus tard, devient l’une des caractéristiques essentielles de l’Art nouveau. C’est exactement pourquoi le bâtiment est très spécial, le style fait référence au passé, mais la dernière technologie a été appliquée lors de la construction. Technologie est une constante car lors de la restauration qui s’est achevée cette année, tout le bâtiment a été soulevé! Vous pouvez en savoir plus sur les origines du bâtiment jusqu’à sa restauration dans une publication bien illustrée, qui contient également les images de Marc Lagrange.
Si vous vous attendez à une introduction approfondie aux photographes mentionnés, l’exposition sera une déception, si vous partez pour une première introduction à une large sélection de photographes aux perspectives très différentes dans un cadre magnifique, vous apprécierez l’initiative.
Une sélection d’articles parus dans l’Oeil de la Photography sur les photographes d’IconoBelge
· Karel Fonteyne : The Circle L’Œil de la Photographie 9 septembre 2020
· Best of Janvier : Les gosses qui fument et animaux ivres de Frieke Janssens Sofie Crabbé Sofie Crabbé 18 décembre 2017
· Campagne Hermès 2015 : Dans l’œil du flâneur, de Harry Gruyaert L’Œil de la Photographie 27 mars 2015
· Gaspésie 2020 : Lara Gasparotto L’Œil de la Photographie 27 juillet 2020
· Hommage à Marc Lagrange L’Œil de la Photographie 16 décembre 2016
· Gallery FIFTY ONE : Stephan Vanfleteren L’Œil de la Photographie 21 septembre 2020
Infos Pratiques
Le lieu
De Handelsbeurs
Borzestraat 31,
2000 Antwerpen
+32 (0)477 96 33 42
[email protected]
Heures d’ouverture
30/09/2020 – 01/11/2020: mercredi, samedi & dimanche ouvert 10-17.
02/11/2020 – 08/11/2020: chaque jour 10-16u.
Tickets
Reservation obligatoire https://handelsbeursantwerpen.be/iconobelge/
- Adultes €12
- 65+, enseignants €10
- étudiants €7
- enfants (-12) €4
Handelsbeurs on Google Maps
Parking souterrain Q-Park Handelsbeurs accessible par Sint-Katelijnevest 55
Le livre
Tanguy Ottomer: Handelsbeurs Antwerpen, Past & Present, €45 excl. p&p
Anglais & Néerlandais, 192p, couverture rigide, ISBN 9789460582400
Le livre peut être commandé par
- https://handelsbeursantwerpen.be/geschiedenis/bestel-het-boek/
- http://www.lusterweb.com/items/420-handelsbeurs-antwerpen—past-&-present?locale=nl